"Dans le souci de préserver les acquis démocratiques, ainsi que la paix sociale (...), je déclare la vacance du pouvoir en vue de permettre la mise en place d'une transition", a déclaré M. Compaoré dans un communiqué lu à la mi-journée par une journaliste à la télévision privée BF1. Selon M. Compaoré, dont on ignore où il se trouve actuellement, cette transition devra "aboutir à des élections libres et transparentes dans un délai maximal de 90 jours". De violentes manifestations ont éclaté jeudi dans la capitale burkinabé, où les députés devaient voter un texte controversé devant permettre à Blaise Compaoré de briguer un nouveau mandat à la tête du pays. Le projet d'amendement de la constitution entendait réviser l'article 37 pour permettre à Blaise Compaoré, arrivé aux affaires par un putsch en 1987 et qui devait achever en 2015 son dernier mandat, après deux septennats (1992-2005) et deux quinquennats (2005-2015), de concourir à nouveau à la présidentielle. L'opposition craignait que ce changement constitutionnel conduise le chef de l'Etat à accomplir non pas un mais trois mandats de plus, lui garantissant 15 années supplémentaires au pouvoir, soit 43 ans de règne au total.