«Nous œuvrons pour que l'Afrique fasse confiance à l'Afrique et pour que notre continent mobilise tous les atouts qui sont les siens, en vue de tirer profit de toutes les opportunités ouvertes par la mondialisation». C'est en ces termes que Sa Majesté le Roi Mohammed VI s'est adressé aux participants à la 9ème édition du Forum pour le développement en Afrique dont les travaux ont débuté lundi à Marrakech. Dans son allocution lue par le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane, le Souverain a mis le point sur les potentialités du continent ainsi que les chemins à emprunter pour mener à bien sa transformation. L'Afrique qui, selon le Souverain, forge actuellement son indépendance économique, constitue une nouvelle frontière de la croissance mondiale. Tous les indicateurs augurent d'un bon positionnement à l'avenir. Citons dans ce sens deux facteurs phares : le ralentissement soutenu du taux de pauvreté ainsi que l'essor dont jouit le commerce régional. «L'Afrique est en train d'émerger comme un nouveau pôle mondial de croissance du fait des énormes richesses et des potentialités dont elle dispose. Néanmoins, ce processus ne saurait être consolidé et renforcé sans une transformation structurelle des économies africaines et leur mutation vers des activités à haute valeur ajoutée et à fort contenu technologique», indique le Souverain dans son message. La dimension financière se veut le pivot de la restructuration. «Il est évident que la mobilisation des ressources financières domestiques constitue le vecteur essentiel pour pérenniser le financement des grands projets d'investissement, particulièrement les infrastructures, et mieux se préparer pour réaliser les objectifs de développement post-2015», relève-t-on du message royal. Le Souverain a dans ce sens, invité la communauté internationale à faire preuve de créativité en vue de mobiliser des instruments de financement novateurs susceptibles d'accompagner au mieux la transformation économique du continent et son développement durable. «Il est plus pertinent que jamais de reconnaître que l'Afrique d'aujourd'hui a plus besoin de partenariats gagnant-gagnant, plutôt que d'assistance conditionnée», précise le Souverain. Il s'agit de partenariats susceptibles de jouer le rôle de catalyseur pour la mobilisation des ressources financières, de faire progresser l'intégration économique régionale et d'améliorer le positionnement de l'Afrique dans la chaîne internationale de la création de la valeur. Les ambitions marocaines pour le développement de l'Afrique ont été bien mises en relief dans le discours royal. Les engagements du Maroc en faveur des pays subsahariens ont été, par ailleurs, applaudis par les grandes personnalités du continent. Aux yeux du président ivoirien Alassane Ouatara, le Maroc est un modèle de coopération Sud-Sud. Le président a salué dans ce sens la vision clairvoyante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Dans une logique de transformation, le président Ouatara a encouragé le secteur privé à investir dans les économies africaines et à promouvoir le partenariat public-privé. Le président ivoirien a également étalé la vision de son pays d'atteindre l'objectif de l'émergence à l'horizon 2020 qui consiste en une croissance forte, équitable et solidaire. Du côté sénégalais, le président Macky Sall a insisté sur une réforme de gouvernance économique et financière mondiale. Ceci contribuerait à l'amélioration des conditions d'accès des pays en développement aux marchés des capitaux. Macky Sall a, par ailleurs, mis l'accent sur «la nécessité de mettre en place un système multilatéral plus efficace de prévention et de répression des flux financiers illégaux». Le président sénégalais a plaidé pour la levée de certaines contraintes qui freinent l'élan des pays africains vers le développement, tout en insistant sur l'ambition des Africains d'installer par leurs propres efforts une croissance durable génératrice d'emplois, de prospérité et de développement inclusif.