Le Maroc dispose d'un potentiel de croissance certain dans le secteur des Nouvelles technologies de l'information et de la communication. La perspective du libre-échange confirme cette donne. Rien n'est cependant acquis. Analyse. Depuis plusieurs années, le Maroc cherche à développer le secteur des Nouvelles technologies de l'information et de la communication, avec plus au moins de succès. Schématiquement, les technologies de l'information regroupent quatre grandes familles : Le hardware, les activités de transport de voie et données, la création de contenu et les logiciels & services. La Note économique sur l'ouverture de l'économie marocaine du Dpt A&R de BMCE Capital révèle que le potentiel de développement des NTIC au Maroc est en grande partie associé à la dernière famille, les logiciels & les services. Celle-ci englobe les logiciels, le développement de systèmes d'information, la conception de solutions informatiques sur mesure, les centres d'appel, les saisies à distances, le conseil, la formation, etc. Dans ce domaine, le Maroc dispose d'atouts certains. L'étude met en relief la qualité de ses ressources humaines, dans la mesure où les ingénieurs informaticiens marocains disposent d'un bon niveau de technicité, le faible coût de la matière grise, la maîtrise des langues, la proximité culturelle de l'Europe et la disponibilité d'infrastructures de télécommunications développées. Ce potentiel tire toute son importance dans le développement du marché mondial des logiciels et des services qui connaît une croissance soutenue. Une croissance induite par le développement d'Internet et du commerce électronique, par les transitions technologiques et par les besoins créés par les opérations de consolidation opérées au niveau des banques et des opérateurs de télécommunications. L'enjeu pour le Maroc réside dans le fait que ces prestations se caractérisent par une tendance à l'externalisation et à la délocalisation à l'étranger. À ce niveau, plusieurs horizons de développement peuvent êtres explorés. En premier lieu, le concept de Hub régional pour les multinationales du secteur. En effet, l'étude révèle que nombre de grandes entreprises a choisi le Maroc pour y installer des centres de support, de logistique et de fourniture de services pour l'ensemble de région d'Afrique du Nord et d'Afrique de l'Ouest. Autre horizon à explorer: le concept de plate-forme vers l'Europe. Comme l'Inde, le Maroc pourrait devenir un pays plate-forme leur permettant d'accéder aux marchés européens. Les Indiens, en l'occurrence sont peu présents sur les pays francophones et hispanophones d'où un fort potentiel de développement. Enfin, le Maroc pourrait se transformer en une plate-forme de délocalisation pour les opérateurs étrangers. Déjà, plusieurs multinationales ont d'ores et déjà créé des filiales pour le développement des logiciels, la gestion de centres d'appels, etc. L'étude indique dans ce cadre que les gisements d'opportunités qui s'offrent au Maroc dans l'exportation de logiciels et de services sont importants. Le marché européen étant le plus accessible pour diverses raisons culturelles, linguistiques et de proximité géographique. Dans ce sens, il appartient à l'État de réunir les conditions favorables au développement de ce secteur, en l'occurrence le renforcement des capacités de formation de personnel qualifié et l'instauration d'un cadre réglementaire pour la propriété intellectuelle. Globalement, le créneau des NTI marocain présente dans la perspective du libre-échange points de force : disponibilité d'informaticiens de bon niveau, la proximité géographique et culturelle de l'Europe, infrastructures de télécommunications développées et implantation d'un tissu dense de multinationales. Mais le secteur reste affecté par plusieurs faiblesses. À cet égard, l'étude cite la faible pénétration des nouvelles technologies aussi bien au niveau du grand public qu'au niveau des entreprises, l'insuffisance du cadre réglementaire en matière de propriété intellectuelle et de cryptage, et des capacités de formation inadéquates pour accompagner le développement du secteur et manque de profils spécialisés ainsi qu'une faible culture du service. Dans la perspective du libre-échange, le secteur des NTI présente beaucoup d'opportunité : la démocratisation de l'utilisation des NTIC et la libéralisation de la téléphonie fixe sont en effet des facteurs qui contribueront à faire des NTI un moteur du développement économique, d'une part. Cependant, des menaces planent. Ces dernières peuvent se résumer dans la mise en concurrence avec les pays du bassin sud de la Méditerranée et la fuite des cerveaux vers les pays demandeurs. Redoutable.