L'insécurité croissante subie par ses troupes et l'hostilité de plus en plus forte des Irakiens ne poussent pas le président Bush à revoir sa stratégie. Jeudi, un soldat américain a encore été blessé par un tir de grenade dans le centre de Bagdad. Rapporté par Reuters, cet incident est le dernier d'une série d'attaques qui ont visé ces dernières semaines les troupes de la coalition. Il illustre aussi le sentiment général de colère d'une population qui n'a pas hésité à jeter des pierres et des chaussures sur le véhicule du Gi… avant de l'incendier. Comme à chaque fois, les troupes américaines ont ratissé le secteur à la recherche des assaillants. Mais leur démonstration de force n'y fait rien. Même leur campagne menée en mai pour désarmer les Irakiens, sous menace de sanctions, s'est soldée par un échec total. Un camouflet qui démontre à quel point la population ne reconnaît aucune autorité à ces occupants qui l'ont certes débarrassé d'un dictateur, mais qui s'éternisent un peu trop dans le pays. Depuis le 1er mai et la fin officielle «des opérations de combat», une trentaine de soldats de la coalition ont été tués, en majorité des Américains. Les opérations d'envergure contre «les partisans de l'ancien régime» n'ont pas suffi à contenir une résistance de plus en plus organisée. A défaut de guerre, la coalition fait aujourd'hui face à une véritable guérilla. Y était-elle préparée? Les difficultés que rencontrent leurs contingents civils et militaires sur le terrain démontrent que les Etats-Unis ont sous-estimé l'après-Saddam. Ils se voyaient en libérateurs, les Irakiens les qualifient d'occupants… La situation est telle que l'administrateur Paul Bremer a réclamé des renforts malgré le déploiement de 150.000 soldats !. Depuis la Maison-Blanche, George W. Bush a assuré mercredi que son pays ne quitterait pas «prématurément» l'Irak. Autant dire que la guerre ne fait que commencer…