Que ce soit à l'échelle mondiale ou celle nationale le diabète gagne de plus en plus de terrain. Naturellement, les dépenses des assurés diabétiques suivent cette tendance. C'est en tout cas ce que vient confirmer une étude réalisée par la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) selon laquelle le nombre de ses assurés a connu un accroissement de 123% entre 2008 et 2013, tandis que leurs dépenses sont passées de 183 MDH à 379 MDH pendant cette même période. Annuellement, ils sont plus de 6.000 assurés chez la CNOPS à avoir déclaré être atteints de diabète pour la première fois. Entre 2008 et 2013 ce nombre a plus que doublé en atteignant 49.169 cas, contre 22.079 cinq années auparavant. Cette même étude révèle l'évolution remarquable du diabète de type 2 parmi les personnes atteintes de diabète. Si en 2008 ce type de diabète ne dépassait pas les 27% chez le total des personnes atteintes, en 2013 il en représente 58%. Il est à noter toutefois que selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le diabète de type 2 serait «évitable puisqu'il est la conséquence directe d'une surcharge pondérale et de la sédentarité». Le diabète ne serait pas une maladie qui concerne plus les femmes que les hommes. En témoignent les chiffres publiés par la CNOPS. Selon cette caisse, les femmes bénéficiaires de l'AMO-CNOPS ont représenté en 2013 49% des diabétiques contre 51% pour les hommes. Cependant, si le sexe n'est pas déterminant dans cette maladie, l'âge l'est. «Généralement, la prévalence du diabète augmente fortement avec l'âge pour atteindre un maximum de 7,6% chez les femmes âgées de 65-70 ans et de 7,5% chez les hommes de même âge», apprend-on auprès de la CNOPS. En 2013, l'étude a fait état de 94% des diabétiques ayant dépassé l'âge de 40 ans et 46% assurés pensionnés. En termes de dépenses, le coût moyen annuel pour une personne diabétique augmente fortement avec l'âge en passant de 6.000 DH en moyenne pour les personnes âgées de mois de 55 ans à 10.600 DH pour celles âgées de 65 ans et plus. D'après l'étude en question, cela s'expliquerait par les complications du diabète qui surviennent au fur et à mesure de l'avancement dans l'âge, «engendrant des soins supplémentaires et coûteux». Mis à part le facteur de l'âge, globalement l'augmentation des dépenses a été de 107% en cinq années, passant de 183 MDH en 2008 à 379 MDH en 2013. Ce qui équivaut à un taux d'évolution annuel moyen de 16%. Cette dépense représente ainsi 8% des dépenses de soins de la CNOPS en 2013 contre 5% en 2008. Quant au nombre de dossiers des diabétiques, il représentait 11% en 2013 contre 7% en 2008 du total des dossiers de soins gérés par la CNOPS et les mutuelles. Le coût moyen par dossier d'un assuré diabétique est de 1.087 DH en moyenne sur la période 2008-2013 contre un coût moyen de dossier par bénéficiaire de 755DH. Selon la CNOPS, un diabétique de type 1 coûte 1,4 fois plus cher à la caisse qu'un diabétique de type 2. Ainsi, le coût moyen d'un diabétique insulinodépendant de type 1 serait de 10.833 DH, contre un coût moyen de 7.667 DH d'un diabétique non insulinodépendant de type 2. Du total des charges accumulées par cette maladie, la CNOPS a assuré en 2013 un taux global de couverture de 76% aux bénéficiaires de l'AMO. «Ce taux se situe à un niveau supérieur à celui de couverture de l'ensemble des frais engagés des bénéficiaires de la CNOPS (70%) puisque la consommation médicale des diabétiques est constituée principalement (57% en moyenne) des médicaments qui sont pris en charge par la CNOPS à 100%», explique-t-on dans ladite étude.