Le patronat persiste et signe. La dernière hausse du SMIG décrétée par le gouvernement est de nature à engendrer un alourdissement du coût du travail. La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) s'attend donc à un petit coup de pouce de la part de l'Exécutif. La confédération patronale marocaine a, en effet, appelé au cours de son dernier conseil d'administration «à un allègement des charges patronales». La CGEM n'a pas encore donné plus de détails concernant la nature de cet allègement mais ses responsables s'attendent à des mesures compensatoires. «Prenant acte de la décision politique du gouvernement d'augmenter le SMIG, la Confédération, à l'unanimité de ses composantes, fédérations sectorielles, CGEM-régions et commissions, estime nécessaire la mise en place de mesures compensatoires portant notamment sur un allègement des charges patronales, en vue de sauvegarder la compétitivité du tissu industriel national, et de répondre à la forte demande d'emplois», note un communiqué de la CGEM diffusé à l'issue de son CA. Présidée par Miriem Bensalah-Chaqroun, la dernière session du conseil d'administration a réitéré les craintes du patronat concernant la hausse du salaire minimum. La CGEM pense toujours que cette revalorisation va «forcément grever la compétitivité de secteurs fondamentaux de l'économie marocaine, avec le risque d'une nouvelle aggravation du taux de chômage». Le patronat a même dressé un tableau assez sombre de la situation allant jusqu'à la mise en garde contre un basculement potentiel des entreprises dans l'informel. Le grief du patronat contient, par ailleurs, d'autres revendications. Dans ce sens, le CA de la CGEM a appelé à accélérer le rythme de travail concernant le projet de loi organique sur le droit de grève, dont la nécessité a été réitérée par la nouvelle Constitution, de juillet 2011, et qui n'a toujours pas vu le jour, près de 3 ans après. S'agissant de la réforme des contrats spéciaux de formation, la CGEM s'est tout de même félicitée des avancées réalisées par le comité mixte public-privé. A noter enfin que le conseil d'administration de la CGEM a procédé à la nomination de nouveaux présidents des conseils d'affaires. On notera notamment l'arrivée de Abdeslam Ahizoune, patron de l'opérateur télécoms historique national, à la tête du conseil d'affaires avec les Emirats Arabes Unis. Jamal Belahrach, président d'une commission au sein du patronat, prend, quant à lui, les rênes du conseil d'affaires avec la Tunisie. La présidence de la CGEM sera, de son côté, coordinatrice Afrique.