Ce n'est pas la première fois que l'écrivain marocain, prix Goncourt 1987, expose ses travaux de peintre et de dessinateur. Déjà en avril 2013, Tahar Benjelloun avait donné à voir presque la même série de travaux à Rome. Depuis le 26 avril et jusqu'au 15 mai 2014, c'est à la galerie Tindouf de Marrakech , chez Boubker et Hadia Temli, qu'il montre ce qui le touche comme dessinateur et coloriste. Car il ne s'agit pas là de peinture à proprement parler. Mais un ensemble très hétérogène de dessins où la couleur occupe une grande place «Drôle d'idée de mettre de la couleur sur les paysages de la vie, sur la beauté ou la douleur du monde». C'est en substance ce qu'écrit Tahar Benjelloun à propos de cette expérience de peindre, qui date de très loin dans sa vie, mais qu'il a gardée pour lui en attendant le bon moment pour la partager avec le public. Il s'agit de dessins joyeux qui respirent la vie et la joie d'exister. Ce qui tranche un peu avec les romans de l'auteur souvent, tournés vers la solitude, la douleur et la difficulté d'être. D'ailleurs, il le confie lui-même : « Dans mes livres je traque les solitudes. Dans mes toiles je chante la multitude heureuse. Ainsi des jardins et prairies voyagent pour retarder et décourager le chagrin.» A voir de plus près cette féria des couleurs, la souffrance et la peine son bottées en touche tant l'harmonie règne dans cette vision du monde de l'auteur de la Nuit sacrée.