Au lendemain du double attentat-suicide d'Ashod, le Premier ministre israélien Ariel Sharon a suspendu toute négociation avec les Palestiniens privilégiant une solution unilatérale basée sur un retrait de la majeure partie de la Bande de Gaza. Israël suspend toute négociation avec les Palestiniens. C'est ce que le Premier ministre de l'Etat hébreu, Ariel Sharon a décidé et déclaré devant le Parlement israélien lundi soir, au lendemain du double attentat-suicide qui a eu lieu dans le port d'Ashod et qui a tué 10 Israéliens. «L'attentat d'hier à Ashdod renforce le sentiment qu'il n'y a pas de leader palestinien qui ait le pouvoir et le courage nécessaire pour lutter contre le terrorisme. Il n'y a pas de véritable partenaire pour la paix dans le camp palestinien», a affirmé Ariel Sharon avant d'ajouter : «il n'y a aucun chef palestinien qui a le courage, l'habileté, de combattre le terrorisme». Du coup, les dirigeants israéliens ont annulé les préparatifs d'un sommet prévu mardi entre leur chef du gouvernement et son homologue palestinien Ahmed Koreï. «Clairement, dans cette situation, il n'y aura aucune négociation politique possible», a précisé le chef du Likoud avant de conclure : «Une telle situation ne laisse à l'Etat hébreu d'autre choix que d'agir de manière unilatérale ». Cette solution unilatérale pourrait être un retrait israélien de la bande de Gaza, à propos duquel Ariel Sharon s'expliquait devant les députés. Il s'agit d'un plan de séparation d'avec les Palestiniens prévoyant l'évacuation de 17 des 21 colonies de Gaza et de certaines implantations isolées en Cisjordanie, ce qui conduira à l'annexion de facto de larges secteurs de ce territoire à la faveur d'une barrière controversée en cours de construction. Ce plan de désengagement prévoit également le tracé d'une frontière avec les Palestiniens. Malgré plusieurs opposants au sein même de son clan, Ariel Sharon a finalement obtenu lundi soir un vote de soutien symbolique à son plan. La décision israélienne a suscité des réactions diverses. L'Autorité palestinienne, qui a dénoncé les attentats de dimanche, a déploré la décision de Sharon d'annuler le sommet et elle a exhorté Israël à s'en tenir à la «feuille de route» mise en suspens par les violences, qualifiant le refus d'Ariel Sharon de négocier d'«inacceptable» et «très troublant». Le ministre palestinien des Négociations Saëb Erekat s'en est pris directement au discours d'Ariel Sharon. «Le langage de la contrainte se révèle fatal et erroné depuis 1967», a-t-il dit. Pour sa part, Washington n'a pas répondu directement à la décision israélienne. Le porte-parole du Département d'Etat a tout simplement estimé que si les Etats-Unis soutenaient une rencontre Sharon-Qoreï, «les événements récents devaient évidemment être pris en compte», admettant par ailleurs que des progrès seraient difficiles à obtenir à moins que les chefs palestiniens ne décident de mettre la main sur les groupes terroristes.