Le slogan de Marocains Pluriels pour l'année 2014 est «La culture, vecteur d'entente, outil de lutte contre l'intolérance, source de richesse, de diversité et de développement socio-économique» ! Ceux d'entre nous qui – au sein de Marocains Pluriels – sont investis dans la vie publique tels Younes Boumehdi, vice-président et DG de Hit Radio, Driss Jaydane, journaliste et écrivain, ou moi-même, agissons donc pour donner un contenu concret à notre programme annuel. C'est aussi pour cela que nous a rejoints un jeune de 22 ans : Faysal Ziza –cheville ouvrière de l'Escale à la Sqala et président de Droit de Cité – en tant que directeur artistique de Marocains Pluriels… J'avais donc un superbe déplacement à effectuer à Essaouira pour une présentation de mon livre «De l'autre côté du soleil» à l'occasion du Festival des Alizés… cela m'a bien sûr offert la possibilité d'assister à de superbes concerts. Pendant 3 jours sous la houlette de l'association Essaouira Mogador, la ville a fait résonner la musique de chambre dans tout le Maroc et au-delà, transportée par les vents bienfaiteurs de la cité. En même temps, sûrement parce que c'est dans mon ADN, et puisque j'avais été contacté par de jeunes Souiris avant ma venue, j'ai profité de mon séjour pour les rencontrer.Passionnant que de partager des moments avec eux, qui m'ont fait découvrir d'autres facettes de leur ville : leurs quartiers, de petits cafés traditionnels… et surtout de discuter de leur vie, de leurs espoirs, de leurs désirs… Saîd, Ayoub, Soumeya, Hafid, Rachid… autant de jeunes représentatifs de «petites» villes de notre pays qu'il faut absolument «booster». C'est d'ailleurs ce qu'a fait avec beaucoup de gentillesse André Azoulay, pour qui ils ont une affection très sincère. Ils avaient une forte envie de monter «leur» concert et en 48 heures ils ont réussi à organiser un vrai spectacle alliant rap, fusion, Rn'B, blues, gnawas. Tellement convaincants d'ailleurs qu'ils ont été invités par André Azoulay, deux jours après, à animer une soirée culturelle à Dar Souiri. Après ces quelques jours avec ces jeunes je suis encore plus convaincu qu'il faut absolument réussir le maillage entre les jeunes des différentes villes du Maroc – grandes métropoles et petites villes – afin de favoriser la vraie diversité humaine, culturelle autour d'un sentiment d'appartenance commune. J'ai embrayé sur la tenue du Women's Tribune organisé par la très grande «pro» de la cause féminine qu'est Fathia Bennis – toujours à Essaouira – dont le thème «La régionalisation au féminin» a permis des rencontres, des débats, des échanges absolument enthousiasmants… De cette semaine si diverse passée à Essaouira j'ai tiré un enseignement supplémentaire : il est primordial –lorsqu'on le peut – d'assister à ces rencontres pour s'enrichir encore un peu plus des autres, pour apprendre et donner, mais aussi pour tenter – à chaque fois – de «tisser du lien social» entre les différentes couches de la population. Engranger des relations personnelles, enrichir son réseau personnel ne peut être égoïste mais destiné à être «utilisé» pour créer du liant avec ceux qui en ont le plus besoin : nos jeunes !