Durant cette tournée africaine qui a concerné quatre pays africains, 91 accords ont été signés, incluant des accords intergouvernementaux et des accords public-privé dont 17 au Mali, 26 en Côte d'Ivoire, 23 en Guinée et 25 au Gabon. Selon la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), 65 de ces accords-conventions ont été signés par des opérateurs économiques marocains qui se sont fortement mobilisés à l'occasion de cette tournée, tant le patronat par l'intermédiaire de la présidente de la CGEM et des opérateurs économiques, membres de la délégation de haut niveau, que les opérateurs économiques marocains qui ont fait le déplacement pour participer aux deux forums organisés par la CGEM à Abidjan puis à Libreville. Au Mali, l'un des grands projets lancés par SM le Roi Mohammed VI concerne le secteur des télécommunications. En effet, le câble à fibres optiques Trans Africain de Maroc Telecom, dont le tronçon malien a été inauguré à Bamako par le Souverain, constitue un projet particulièrement structurant pour l'économie du Mali. D'une longueur de 1.064 km, ce câble à fibres optiques, financé par Sotelma, a nécessité onze mois de travaux et une enveloppe de quatre milliards de francs CFA (près de six millions d'euros). Il fait partie du câble à fibres optiques Trans Africain du Groupe Maroc Telecom qui relie le Maroc, la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso et le Niger sur 5.698 km. Il a nécessité 24 mois de travaux et un investissement de 13 milliards de francs CFA. La mise en place de ce câble à fibres optiques Trans Africain vise notamment à répondre à la forte croissance des besoins en haut débit de la bande passante internationale. Il ambitionne aussi d'améliorer la connectivité des pays de la région et assurer la sécurisation du trafic des télécommunications. En Côte d'Ivoire, SM le Roi Mohammed VI, accompagné du Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan, a procédé, dans la zone industrielle de Yopougon, à l'ouest d'Abidjan, au lancement des travaux de réalisation d'une usine de fabrication de sacs pour l'emballage de ciment, d'un coût global de 12 millions d'euros. Cette unité, qui sera réalisée par la société Ciments de l'Afrique-Côte d'Ivoire (CIMAF-Côte d'Ivoire), filiale du Groupe Addoha, aura une capacité de production annuelle de 80 millions de sacs (extensible à 160 millions), destinés principalement aux cimenteries du groupe implantées en Côte d'Ivoire, en Guinée Conakry, au Cameroun, au Burkina Faso, au Gabon, au Congo-Brazzaville, au Niger et au Mali. SM le Roi Mohammed VI a également visité le chantier du projet immobilier «Résidences Akwaba», réalisé par le Groupe «Alliances» dans la ville d'Anyama. Mobilisant des investissements de près de 2 milliards de dirhams, ce projet est l'expression parfaite de la volonté de SM le Roi de faire profiter les pays du continent africain en général et la Côte d'Ivoire en particulier, de l'expertise marocaine, hautement appréciée, en matière de lutte contre l'habitat insalubre. S'étendant sur une superficie de 65 hectares, le projet «Résidences Akwaba» porte sur la construction de 7.800 logements économiques et sociaux, ainsi que de plusieurs équipements de proximité (centre de santé, écoles, collèges, lycée, centre commercial, bâtiments administratifs, mosquée, église, terrains de sports). En Guinée, Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le président guinéen Alpha Condé ont présidé au Palais Mohammed V à Conakry, la cérémonie de signature d'un important protocole d'accord entre le Maroc et la République de Guinée dans le domaine de la production hydroélectrique. En vertu de ce protocole d'accord, le Maroc accompagnera la Guinée dans la conception, la réalisation et la construction de plusieurs barrages dédiés à la production d'électricité et d'eau potable, ainsi qu'à la valorisation agricole. Le projet consiste notamment en la réalisation d'un programme d'assistance technique, de formation, de renforcement de capacités et d'accompagnement au montage financier, en vue de la réalisation et de la construction de barrages hydroélectriques en Guinée. Ces barrages permettront le développement de la capacité de collecte et d'irrigation à une grande échelle. Ces équipements d'infrastructure permettront également de fournir l'électricité et l'eau potable au profit de la population guinéenne. Enfin, au Gabon, c'est le partenariat stratégique dans le domaine des engrais, conclu à Libreville, qui a attiré l'attention. Ce partenariat de portée stratégique a pour vocation de renforcer durablement la sécurité alimentaire du continent. Ce projet, constituant une véritable première à plusieurs niveaux, a pour vocation de permettre l'expression d'un authentique leadership africain dans le domaine de la valorisation agricole, sur un continent où près de 80 % de terres arables ne sont pas exploitées. Il vise à produire des engrais à forte teneur en phosphate et en ammoniaque adaptés ainsi aux spécificités des différents écosystèmes que compte le sol africain, représentatif des écosystèmes existant sur d'autres continents ; et valoriser dès aujourd'hui le potentiel agricole au profit du développement humain durable. La capacité totale de production sera de l'ordre de 2 millions de tonnes d'engrais par an dès 2018, qui seront acheminées en priorité vers les pays d'Afrique.