La course au fauteuil du leader du PPS est ouverte. Le dépôt de candidature pour le secrétariat général de l'ancien parti communiste a démarré depuis hier et devra se poursuivre jusqu'à l'ouverture du prochain congrès. Ce n'est pas encore officiel mais l'actuel secrétaire général du parti et ministre de l'habitat au gouvernement Benkirane II, Mohamed Nabil Benabdellah, briguera un deuxième mandat consécutif à la tête du parti du livre. Le hic, c'est que le chemin paraît déjà semé d'embûches pour le secrétaire général, de plus en plus critiqué par certaines figures du parti, notamment l'ancien ministre au gouvernement d'alternance Saïd Saâdi et le membre du conseil de la présidence du PPS Mohamed Grine. Certes, le comité central du parti, réuni le week-end dernier à Bouznika, est parvenu à adopter tous les documents du 9e congrès prévu les 30 mai et 1er juin prochains, mais des sources au sein du parti font état de profondes divergences entre les camarades du PPS. Visiblement orientée contre Benabdellah, une proposition débattue par les membres du comité central avait pour objet d'obliger le secrétaire général à déléguer ses fonctions lorsqu'il est ministre à un autre membre du bureau politique. «Une deuxième proposition a beaucoup fait jaser au sein du comité central entre les partisans de l'actuel SG et ses opposants. Elle préconisait de créer un bureau et une présidence pour le comité central, un poste aussi puissant et important que le secrétariat général du parti», a déclaré une source au comité central. Mais pour Rachid Roukbane, membre du bureau politique et président du groupe parlementaire du parti à la Chambre des représentants, le comité central du PPS s'est déroulé plutôt dans une atmosphère positive. «Nous sommes parvenus à adopter unanimement d'abord en commission puis en comité central tous les documents du 9e congrès du parti. Le dépôt de candidature pour le poste de secrétaire général du parti a démarré depuis hier (ndlr : lundi 17 mars) et les préparatifs d'une manière générale vont bon train», dit-il. Et de poursuivre : «Il est totalement faux de dire qu'il existe des courants au sein de notre parti. L'adoption à l'unanimité des documents du congrès reflète le climat de sérénité au sein du PPS. Il est vrai que nous avons des avis différents sur certaines questions mais pas des divergences sur notre lecture de la situation et des orientations du parti». Pourtant, des voix de plus en plus nombreuses critiquent publiquement et ouvertement l'alliance du PPS avec le PJD (Parti de la justice et du développement). Ce dernier devra suivre attentivement et non sans inquiétude le prochain congrès du parti du livre. Même si Mohamed Nabil Benabdellah garde beaucoup de chances d'obtenir un second mandat, sa non réélection pourrait signifier la fin de la majorité sous sa configuration actuelle. Au moins trois autres poids lourds du PPS seront en lice pour le fauteuil du leader. Il s'agit notamment de Mohamed Grine, Abdelhafid Oulaâlou et Said Saâdi. Le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane sait déjà qu'il aura des soucis à se faire d'ici la fin du prochain congrès. Alliance Le PPS (Parti du progrès et du socialisme) est le seul parti politique membre de la défunte Koutla démocratique ayant choisi de s'allier avec le PJD (Parti de la justice et du développement). Après le retrait de l'Istiqlal de la majorité gouvernementale après l'arrivée de Hamid Chabat au secrétariat général, le PPS géré par Mohamed Nabil Benabdellah depuis 2010 s'est positionné comme l'un des alliés solides du PJD qui conduit le gouvernement depuis les élections législatives anticipées de 2011. Certaines voix au sein de la maison du PPS se font de plus en plus entendre critiquant le maintien de l'alliance avec le PJD dont la doctrine idéologique fondatrice est différente à celle du PPS. Il faut cependant préciser que ce dernier n'a jamais de toute son histoire géré autant de portefeuilles ministériels. Il compte actuellement cinq ministres dans le gouvernement Benkirane II. A noter enfin que le parti du livre était membre dans la Koutla avec le parti de l'Istiqlal et l'USFP (Union socialiste des forces populaires).