Le vide politique en Algérie prend une tournure dangereuse. Le régime algérien a choisi de poursuivre son attitude provocatrice vis-à-vis du Maroc. Un communiqué du ministère de l'intérieur annonce que «des éléments de l'Armée nationale populaire algérienne ont procédé, lundi dernier vers 13h45, à des tirs en direction du poste de surveillance marocain Ait Jormane longeant le tracé frontalier entre le Maroc et l'Algérie, dans la province de Figuig». L'ambassadeur de SM le Roi à Alger a pris contact avec les autorités algériennes compétentes pour exprimer ses regrets et demander des explications sur les circonstances de ce comportement, indique mardi un communiqué du ministère des affaires étrangères et de la coopération. La même source ajoute que l'ambassadeur de SM le Roi n'a pas manqué de rappeler aux autorités algériennes la nécessité d'assumer leur responsabilité conformément aux lois et conventions internationales et aux règles de bon voisinage, afin que ce genre d'incident ne se reproduise pas à l'avenir. Il n'existe pas pour le moment d'autres détails sur cet incident dangereux mais il semble que les soldats algériens en question avaient la prémiditation de viser le poste de surveillance côté marocain. En effet, le communiqué du ministère de l'intérieur précise que deux impacts de balles ont atteint le mur de ce poste frontalier. Face à cette attitude imcompréhensible et dangereuse, des explications s'imposent de la part des autorités algériennes. Il est vrai que les éléments de l'armée algérienne et de la gendarmerie dans ce pays intensifient depuis plusieurs mois les opérations de contrôle contre les cantrebandiers le long de la frontière avec le Maroc mais les circonstances de l'incident relatées par le communiqué des autorités marocaines indiquent qu'il ne s'agit aucunement de tir de sommation à destination des contrebandiers du moment que les tirs ont atteint le poste de contrôle marocain. Cet agissement frise la déclaration de guerre puisqu'il s'agit de tir émanant d'élements d'une force étrangère ciblant les infrastructures d'un pays voisant souverain. Il faut préciser que l'Algérie vit depuis quelques mois une grave crise politique. L'actuel président algérien Abdelaziz Bouteflika est gravement malade alors que plusieurs courants au sein de l'Etat algérien se disputent sa succession à la présidence du pays. Cette situation a fini par créer un véritable vide politique dans une Algérie très instable sur le plan sécuritaire. Alors que le pays compte des richesses minières importantes, il enregistre cependant l'un des taux de pauvreté et de chômage les plus élevés dans toute la région. Des membres du régime tentent ainsi de temps à autre de provoquer le Maroc pour détourner l'attention de l'opinion publique algérienne. Les relations se sont fortement déteriorées entre les deux parties ces derniers temps. Le Maroc avait rappelé son ambassadeur il y a quelques mois. Et face à l'attitude des responsables algériens dans le dossier des réfugiés syriens, le ministère des affaires étrangères et de la coopération avait convoqué l'ambassadeur algérien à Rabat pour demander des explications.