Le ministre délégué auprès du Chef de gouvernement chargé des Affaires générales et de la gouvernance, Mohamed El Ouafa, a démenti, mardi à Rabat, toute hausse des prix des bonbonnes de gaz, du sucre, de la farine et de l'électricité. "J'annonce officiellement et au nom du gouvernement" qu'il n'y aura aucune hausse des prix du gaz butane, a-t-il déclaré en réponse à une question orale à la Chambre des Conseillers sur l'arrêt des subventions consacrées aux hydrocarbures. "Il n'y aura pas d'augmentation des prix de l'électricité", a-t-il assuré, ajoutant que "le gouvernement ne va pas toucher au prix du fioul consacré à ce secteur", qui mobilise 9 milliards de dirhams du budget d'Etat. La hausse ne concernera pas le sucre et la farine, qui sont subventionnés par la caisse de compensation, a encore assuré M. El Ouafa, précisant que le gouvernement compte mettre fin aux fraudes entachant ce secteur. Les réformes seront appliquées début février sur les prix à la consommation de l'essence et du fioul industriel, a précisé le ministre. Le gasoil, subventionné actuellement à hauteur de 2,65 DH/litre, ne sera subventionné qu'à hauteur de 2,15 DH à partir de février, a-t-il fait savoir, ajoutant que le gouvernement ne compte pas appliquer ces changements d'un seul coup. Il a également été décidé d'augmenter de 1,20 dhs, le prix du gasoil à partir de 2014, a précisé M. El Ouafa, rappelant qu'un comité ministériel avait convenu l'entrée en vigueur de ces augmentations tout au long de l'année, au lieu de les appliquer d'un seul coup. Et d'ajouter que le gouvernement subventionnera le gasoil à hauteur de 1,25 dh le 16 juillet prochain et de 0,80 dhs à partir du 16 octobre pour "rester dans les limites des fonds alloués dans le budget" et éviter le recours aux emprunts. Le gouvernement adopte une réforme progressive, a poursuivi, M. El Ouafa, en insistant sur le sérieux ayant caractérisé la prise de décision afin de maintenir la stabilité. "Le gouvernement est du côté des citoyens, et n'est pas contre eux", a-t-il dit, en insistant sur la nécessité de ces réformes quel qu'en soit le "prix politique". Le budget de cette année a alloué 35 MMDH en subventions aux produits de première nécessité, 45 MMDH au secteur de l'éducation, 9 MMDH pour le développement de l'enseignement supérieur et 12 MMDH pour assurer l'accès des citoyens aux services de santé, a fait savoir M. El Ouafa. En 2011, le secteur des hydrocarbures a englouti 54 milliards de dirhams de la Caisse de compensation, a-t-il tenu à souligner, ajoutant que ce secteur utilise 80 pc des ressources de cette caisse. De leur côté, les groupes de la majorité ont affirmé que toutes les parties s'accordent sur la nécessité de réformer la Caisse de la compensation, en appelant le gouvernement à garantir le pouvoir d'achat des citoyens à la lumière du retrait progressif des subventions appliquées aux hydrocarbures. Les groupes de l'opposition ont indiqué, pour leur part, qu'ils ne s'opposent pas aux mesures de réforme de la Caisse de compensation, en critiquant, toutefois "l'approche fractionnée" qui caractérise cette réforme. Ils ont fait part de leur refus de voir la réforme de la caisse de compensation réduite à la suppression des subventions et la libéralisation des prix sans la mise en oeuvre d'une stratégie visant à protéger les couches vulnérables et de réformes parallèles comme l'augmentation des salaires. L'augmentation des prix des hydrocarbures touchera le pouvoir d'achat des citoyens et représente une menace à la paix sociale, ont-ils estimé.