Dans une étude du département de l'Industrie et du Commerce, les opérateurs industriels éstiment que la fiscalité et les taux d'intérêts sont des facteurs qui handicapent l'investissement. Faut-il prendre ces jugements pour argent comptant ? On ne cessera jamais de l'écrire. Malgré les efforts entamés par l'Etat pour l'allègement des mesures fiscales au cours des dernières années, cela est loin d'être suffisant pour booster les investissements. Les mieux placés pour en juger sont les opérateurs économiques. L'argentier du Royaume ne sera certainement pas d'accord sur un tel constat. Appuyé par des chiffres, ce bilan, il faut le reconnaître, n'arrange en aucun cas les affaires du gouvernement qui a fait de l'investissement une de ses premières priorités. Le constat vient d'ailleurs d'être confirmé par la dernière étude du ministère du Commerce et de l'Industrie. Le département de Mustapha Mansouri ne cesse de multiplier les études dont les résultats ne font pas plaisir à l'équipe gouvernementale à l'approche des élections où tout va se jouer sur la croissance, l'investissement et l'emploi. Et il y a de quoi. A en juger par la dernière enquête du ministère de l'Industrie relative au premier semestre 2001, la fiscalité en vigueur et les taux d'intérêt actuels sont jugés comme étant des freins par les opérateurs industriels nationaux pour l'investissement industriel. Cela n'a rien de nouveau. Les milieux d'affaires ont depuis toujours mis en avant ces deux aspects pour justifier leur décision de bloquer la machine. Portant sur un échantillon de 672 entreprises industrielles opérant dans plusieurs domaines, les auteurs de cette étude soulignent que 51% des unités interrogées mettent en avant l'effet négatif de la fiscalité, alors que 46% d'entre elles, estiment que les taux d'intérêt en vigueur handicapent l'acte d'investir. Toutefois, l'enquête précise que 21% des opérateurs concernés par l'enquête juge l'effet de ces deux facteurs comme étant positif en matière d'investissement. Si l'on en juge par les résultats de l'étude du département de Commerce, il en ressort que l'autofinancement, les profils liés aux nouveaux investissements et les perspectives d'évolution de la demande sont les principales motivations qui poussent les opérateurs à franchir l'acte d'investissement. En ce qui concerne l'autofinancement, 70% des structures sondées avouent que ce facteur a un impact favorable en matière d'investissement contre 15% des unités qui relèvent que leur effet est défavorable. Au niveau des profils liés aux nouveaux investissements, 63% des opérateurs soulignent leur influence positive sur l'investissement. Concernant les perspectives d'évolution de la demande, 62% des entreprises touchées par l'enquête déclarent que ce facteur a un effet favorable. L'enquête conclut sur une note positive en affirmant l'augmentation des investissements industriels relatifs aux secteurs de l'agroalimentaire, la chimique et para-chimique. Les autres activités ne connaissent la même tendance.