Une simple revendication du droit au travail a fini par bouleverser la vie du jeune Mohamed Mouloud Boushab à Tindouf sur le territoire algérien, et montre que le voisin de l'est doit balayer d'abord chez lui. Les milices du Polisario agissant aux ordres des autorités militaires algériennes ont procédé depuis le mois de septembre dernier à l'arrestation du jeune Mohamed Mouloud Boushab. Motif : avoir osé réclamer haut et fort son droit à une vie décente et à son droit au travail accaparé par une minorité proche du chef de la pseudo RASD. Il est porté disparu depuis cette date. Pour la reconstitution des faits de cette affaire, M. Boushab s'adonnait à la revente du carburant dans les camps de Tindouf pour subvenir aux besoins de sa famille composée de 7 personnes avant que des éléments proches de Mohamed Lamine El Bouhali, ministre de la défense de la fantomatique RASD, ne débarquent chez lui afin de le sommer de cesser son activité sans aucune considération pour ses charges familiales, pour la simple raison que l'accroissement de ce genre d'activités de revente du carburant risque de menacer les intérêts d'une poignée de dirigeants de la RASD qui se livrent au trafic de carburant à Tindouf et au sud-ouest algérien au vu et au su des autorités de ce pays. Ces derniers ont contraint M. Boushab à arrêter ses activités et se contenter du peu d'aides humanitaires distribuées par les milices de la RASD pour nourrir sa famille, alors que la majeure partie de ces aides finit dans les marchés maliens et mauritaniens. Devant son refus de se soumettre à leurs ordres, ces dernières sont vite passées à l'acte en procédant à la destruction systématique de toute la quantité de carburant dont dispose ce père de trois filles, confisquant ainsi son droit au travail, puis en mettant le feu à son magasin aménagé sous une tente. Selon des membres de sa famille, pour sortir de cette situation de blocage et contester cet arbitraire dont il est victime, ce natif de Smara en 1975 a adressé plusieurs courriers qui sont restés lettre morte à certaines ONG internationales qui prétendent défendre les droits de l'Homme, notamment le Centre Robert Kennedy pour la justice et les droits de l'Homme, pour intervenir en sa faveur auprès de la pseudo RASD, ainsi que l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés pour réclamer son soutien afin de garantir son droit au travail. En vain. Jouissant de l'appui des opposants du Polisario et des membres de sa tribu qui en a ras le bol des injustices subies par leur fils, ce dernier a choisi d'installer un camp de protestation devant le siège de la direction de la chimérique RASD à Rabbouni et qui a duré quelques jours, avant que ses milices ne reçoivent des instructions pour démanteler le camp et arrêter M. Boushab lequel est porté disparu depuis son enlèvement au mois de septembre. «Le cas de Mohamed Mouloud Boushab n'est pas le seul en matière de violation des droits de l'Homme par le Polisario. Des centaines de cas ont été enregistrés depuis des mois dans les camps des séquestrés, en flagrante violation du droit international et sous la responsabilité directe de l'Algérie, le pays d'accueil. Ce cas ne sera sûrement pas le dernier, vu que ces camps sont sous double embargo, celui des milices du Polisario et celui de l'armée algérienne. Rien que depuis trois jours, l'armée algérienne a décidé de former les camps de Tindouf à partir de 18h. Alors nous lançons un appel aux ONG internationales pour intervenir d'urgence dans ces camps et y avoir le droit de regard», a confié à ALM Mohamed Talib, membre du Conseil consultatif des affaires sahariennes.