Essentiellement à cause des aléas des marchés et des retombées de la crise, l'idée que l'économie nationale a pataugé en 2012 est loin de surprendre. Ce constat a d'ailleurs été affirmé par la dernière publication du Haut-Commissariat au Plan (HCP) concernant les comptes nationaux provisoires établis pour l'année 2012 et dont la conclusion se résume au fait que l'économie nationale a eu du mal à prendre son envol en 2012. Elle s'est, de ce fait, inscrite dans une croissance en ralentissement. Le ralentissement dont font état les comptes nationaux provisoires au titre de l'année 2012 intervient à la fois dans un contexte de maîtrise de l'inflation et de détérioration des capacités de financement. Consolidant cette vérité, les chiffres démontrent que le taux de croissance de l'économie marocaine qui a été de 5% en 2011 a chuté pour s'établir à 2,7% en 2012. De ce fait, et à prix courants, «Le Produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 3,2%, induisant une hausse du niveau général du prix implicite de 0,5% en 2012», note le HCP. De point de vue sectoriel, il est à souligner que le rythme de croissance du secteur agricole a connu une baisse importante, comparé à celui non agricole qui, quant à lui, a évolué dans un rythme relativement élevé. Chiffres à l'appui, il ressort des comptes nationaux provisoires de 2012 que la valeur ajoutée agricole a baissé en volume à hauteur de 8,9 alors qu'en 2011 la tendance était à la hausse avec +5,6%. Mis à part le secteur agricole, le reste des secteurs d'activité économique a vu sa valeur ajoutée augmenter de 4,4% au lieu de 5,2% une année auparavant. Pour ce qui est des impôts nets des subventions sur les produits et qui étaient de 2,7 en 2011 elles se sont élevées à 5,2% l'année qui a suivi. De façon globale tous les facteurs précités ont fait que le taux de croissance du PIB hors agriculture ait atteint 4,5% en 2012 au lieu de 4,9% en 2011. A l'encontre des exportations, les importations ont suivi un rythme de croissance plus ralenti. En effet, d'après le HCP, «les exportations de biens et services ont augmenté de 2,7% en volume en 2012 au lieu de 2,1% en 2011, alors que les importations ne se sont accrues que de 2% au lieu de 5%, respectivement». En général, la contribution des échanges extérieurs nets à la croissance économique en 2012 a été nulle. Celle de l'année d'avant était une contribution négative de 1,5 point. Toujours sur une même tendance de ralentissement, les dépenses de consommation finale des ménages ont augmenté de 3,6% en volume au lieu de 7,4% en 2011. La FBCF a évolué, pour sa part, de 1,9% au lieu de 2,5% l'année précédente. Quant à la consommation finale des administrations publiques, on y relève une augmentation plus considérable allant de 4,6% en 2011 à 7,9% en 2012. In fine, la contribution de la demande finale intérieure à la croissance est passée de 6,5 points en 2011 à 2,7 points en 2012. Etant donné le ralentissement de sa croissance, l'économie nationale vit une détérioration des capacités de financement. Si l'on se base sur les comptes publiés par le HCP toujours, le revenu national brut disponible s'est établi à près de 863 milliards DH en 2012. Ce taux qui avait augmenté de 4,8% en 2011 n'a pas connu ce même rythme l'année passée et son taux de croissance n'a pas dépassé les 2,3%. S'agissant de l'épargne nationale brute, elle est passée de 27,9% du PIB en 2011 à 25,3% en 2012. Par ailleurs, le HCP attire l'attention sur les besoins de financement de l'économie nationale. Ce besoin, selon la même source, se serait accentué, passant de 8% du PIB en 2011 à 10% en 2012.