P.O. Les massacres et les destructions perpétrés par l'armée d'occupation se multiplient. La répression se fait de plus en plus féroce. Et sur le plan diplomatique, on enregistre de bonnes intentions… Six Palestiniens et deux Israéliens ont été tués mercredi à l'aube lors d'opérations musclées menées par les forces armées israéliennes dans la bande de Ghaza. Au moins 19 autres Palestiniens ont été blessés lors de ces opérations, essentiellement des incursions de chars et soldats israéliens en zone autonome palestinienne. Un Palestinien de 32 ans, blessé au dos, est mort des suites de ses blessures, lors d'une incursion à Abassan, près de Khan Younès (Sud). Les ambulances ont été empêchées par les soldats de l'armée d'occupation israélienne de secourir la victime. Un autre Palestinien a été découvert mort sur la plage, à hauteur de Beit Lahia (Nord), tué par des tirs de la marine israélienne qui avaient visé un poste des forces de sécurité et des bâtiments de la marine palestinienne, ont précisé des sources sécuritaires et médicales. Un policier de 28 ans a été tué par une roquette israélienne qui a touché son véhicule, toujours à Beit Lahia. Deux civils, blessés par balles lors d'une incursion israélienne à Abassan, sont décédés des suites de leurs blessures à l'hôpital de Khan Younès. Dans le même secteur, deux soldats israéliens ont été tués lors d'échanges de tirs avec des Palestiniens pendant l'incursion, a-t-on indiqué de source militaire. Par ailleurs, un Palestinien de 23 ans a succombé mercredi à ses blessures infligées mardi en Cisjordanie lors d'un échange de tirs avec l'armée israélienne. Lors de l'incursion d'Abassan, qui a pris fin en début de matinée, les forces israéliennes ont détruit la maison d'un responsable local du Front démocratique de libération de la Palestine. Des fantassins israéliens avec des chiens, appuyés par une quinzaine de chars et de bulldozers, ont tiré à l'arme automatique et à la mitrailleuse lourde et fouillé des habitations. Au moins trois Palestiniens ont été arrêtés. Lors d'une autre incursion à Qarara, près de Khan Younès, des chars ont détruit par des tirs d'obus cinq postes des forces de sécurité palestiniennes. Des chars, appuyés par des hélicoptères, ont également mené une incursion en territoire autonome palestinien, à Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Ghazza. Auparavant à Rafah (Sud), où des unités israéliennes ont mis fin à une incursion dans le camp de réfugiés après plusieurs heures de combats, six Palestiniens ont été blessés, dont un grièvement. Selon des sources sécuritaires et des témoins, des Palestiniens ont riposté par des tirs d'arme automatique aux tirs d'obus et de mitrailleuse lourde des soldats israéliens.Au plan diplomatique, le président américain George Bush s'est dit mardi prêt « à redoubler d'efforts » en vue d'une paix au Proche-Orient en collaboration avec le président égyptien Hosni Moubarak. Tout en qualifiant la récente initiative de paix saoudienne pour le Proche-Orient de « développement très positif », M. Bush a rappelé que des négociations de paix ne pourraient reprendre que si des efforts maximum sont exercés pour mettre fin à la violence dans toute la région, en commençant par des efforts palestiniens pour mettre fin aux attaques contre des Israéliens... «Nous voulons œuvrer avec les parties pour mettre en oeuvre le plan Tenet sur (le retour de) la sécurité, puis les recommandations Mitchell», a déclaré le chef de la Maison Blanche en précisant qu'il était prêt à renvoyer l'émissaire américain Anthony Zinni dans la région « le moment venu ». Le chef de l'Etat égyptien a, pour sa part, estimé que le seul moyen de mettre fin une fois pour toutes aux souffrances, tenait «dans une reprise immédiate de négociations de paix, en incluant la mise en œuvre des plant Tenet et Mitchell». Il a par ailleurs souligné que la situation israélo-palestinienne serait « un sujet important » de la tournée de dix jours au Proche-Orient que le vice-président américain Dick Cheney entamera dimanche. A Paris, le parti socialiste français a estimé que le gouvernement Sharon portait « une très lourde responsabilité dans l'escalade sanglante actuelle » au Proche-Orient. «Cette situation qui n'en finit pas d'empirer signe l'impasse de la politique menée depuis plus d'un an par le gouvernement d'Ariel Sharon », ajoute un communiqué du Bureau national du PS, qui émet le souhait que l'Union européenne «prenne toute sa place dans cet effort diplomatique » et que les Etats-Unis assument « à nouveau leur responsabilité ».