Améliorer le diagnostic de migraine chez l'enfant par l'analyse de ses dessins, c'est ce que suggèrent des chercheurs dans une étude publiée récemment. Parmi les 226 dessins d'enfants migraineux examinés par les chercheurs, celui d'un enfant de 10 ans montre une personne renfrognée, jouant du tambour. Un autre, réalisé par un garçon de neuf ans, représente un enfant se frappant la tête à l'aide d'un marteau et de ciseaux. Les neurologues pédiatriques qui ont analysé dix de ces dessins sont parvenus au même diagnostic que les médecins cliniciens dans neuf cas, selon les résultats de l'étude. Deux tiers des enfants se plaignent de maux de tête suffisamment importants pour nécessiter un avis médical, mais le diagnostic est difficile, aucun test n'existant dans ce domaine, explique l'étude. Le diagnostic de migraine repose sur l'histoire médicale du sujet et sur son symptôme, mais aussi sur la subjectivité du médecin. De plus, à tout âge, les enfants présentent souvent des difficultés à verbaliser leurs symptômes. « Le dessin n'est pas cher et très utile », font valoir les résultats de l'étude. Le diagnostic est d'autant plus important que le traitement n'est pas le même suivant la cause. Les migraines sont souvent soulagées par des médicaments nécessitant une prescrition médicale, alors que les céphalées de tension ne nécessitent que des médicaments d'automédication. Dans cette nouvelle étude, des enfants âgés de 4 à 19 ans, connus pour leurs maux de tête, ont réalisé des dessins pour illustrer leur douleur. Des neurologues ont réparti les dessins entre migraines et non migraines. Leur diagnostic a ensuite été comparé au diagnostic clinique établi classiquement par un autre médecin. Dans 87% des cas, les dessins représentant des douleurs migraineuses par des coups de marteau, ou des scintillements autour des yeux correspondaient au diagnostic clinique de migraine. Les dessins jugés ne représentent que de simples maux de tête correspondaient au diagnostic clinique dans 91% des cas. Les chercheurs ont toutefois déclaré que les dessins seuls ne devaient pas suffire au diagnostic, mais qu'ils pouvaient être réalisés dans la salle d'attente avant que l'enfant soit examiné.