La ville blanche souffre d'un manque d'activités industrielles et de services permettant d'offrir des opportunités intéressantes de travail. C'est ce qu'a affirmé Omar Moro, président de la Chambre de commerce, d'industrie et de services de Tanger (CCIST), lors d'une rencontre communicative organisée, samedi 6 avril, par la Ligue des commerçants sur la situation économique et commerciale d'Asilah. «Les activités économiques de la ville souffrent de nombreuses formes de déséquilibres dont le développement du secteur non structuré», a-t-il déploré. Les participants à cette rencontre ont convenu qu'Asilah s'est fait connaître grâce à ses activités culturelles, mais celles-ci ne peuvent être une alternative à un développement économique local. Ils regrettent le fait que certains projets de grande importance socio-économique, comme le port de la ville, soient inachevés ou souffrent d'un manque d'infrastructures de base. Selon Mohamed Ghaïlan, président de l'Association des armateurs de la pêche côtière à Asilah, ce port qui a été créé en 1986 manque presque de tout et ne dispose même pas d'une porte bien qu'il soit situé au centre-ville. «Les professionnels doivent se déplacer dans une autre ville pour effectuer un moindre travail de réparation de leurs bateaux», a-t-il dit. M. Ghaïlan a poursuivi que la finalisation des travaux de construction et d'équipement du port devrait contribuer énormément au développement socio-économique de la ville. «Ces réalisations permettront d'insuffler une véritable dynamique au sein du port et d'attirer des armateurs pour s'y installer. Elles seront ainsi à l'origine de la création de presque 1.000 postes de travail supplémentaires», a-t-il affirmé. Les participants à cette manifestation ont déploré que de grands projets économiques annoncés dans le cadre des conventions entre le conseil municipal d'Asilah et des départements ministériels et administratifs soient figés. «Il faut penser à débloquer les projets en suspens et qui sont d'une grande importance socio-économique pour la ville», a souligné Ahmed Ziani, vice-président du conseil municipal d'Asilah. Parmi les projets très attendus par les Zaïlachis figure celui de la création d'une zone d'activités économiques, qui sera réalisée grâce à une convention signée entre le ministère des Finances, la wilaya de Tanger-Tétouan, l'Agence pour la promotion et le développement des provinces du Nord et la commune urbaine d'Asilah. D'un coût global de 140 millions DH, ce projet qui sera construit sur une superficie estimée à près de 57 ha est composé d'une zone industrielle non polluante et une pépinière de très petites entreprises, notamment artisanales. Il prévoit aussi de comporter, entre autres, un complexe d'équipement commercial et un espace dédié à la formation en plus d'un abattoir municipal, annoncé ces derniers temps lors d'une des sessions ordinaires du conseil municipal, mais dont les travaux ne sont pas encore lancés. Asilah qui compte quelque 879 lits classés voit le nombre d'estivants se multiplier par quatre pendant la période estivale. Les travaux de la première semaine du tourisme et de l'environnement d'Asilah ont pris fin mardi dernier, dans une ambiance festive. «Cette semaine est une première à Asilah. Elle aide à l'animation de la ville pendant la période de basse saison touristique», a indiqué Mustapha Agounjab, délégué du ministère du tourisme à Tanger. D'une population estimée à 30.000 habitants, la ville blanche compte une dizaine d'unités hôtelières classées et une trentaine d'autres non classées. Elle voit le nombre d'estivants se multiplier par quatre pendant la période estivale. «La ville d'Asilah regorge d'un potentiel diversifié touchant le tourisme balnéaire, culturel et rural», a affirmé M. Agounjab. S'agissant du tourisme balnéaire, Asilah dispose d'une trentaine de kilomètres de plages. La ville est connue aussi pour son patrimoine culturel matériel représenté par des sites historiques hérités d'un passé ancien tels les anciens remparts et les portes de la médina, le Borj Krikia, le Palais Raïssouni et la Tour Al Kamra, qui a été édifiée en 1509 alors que la ville était sous l'occupation portugaise. Elle se distingue également par son arrière-pays, qui est devenu, ces dernières années un lieu privilégié pour la villégiature, la randonnée pédestre et la chasse. «Ce qui donne à la ville un cachet spécial lui permettant d'être une destination de prédilection pour les touristes dont les nationaux et les Marocains résidant à l'étranger (MRE)», a dit M. Agounjab.