Formule 1. Même s'ils ne s'attendaient pas, dimanche à Melbourne, à entamer la saison sur un bon résultat, Michael Schumacher et Ferrari sont bien partis pour dominer à nouveau le Championnat du monde de Formule 1. Chauffée à blanc, l'exaltation des pilotes était à son comble pour le départ de ce premier Grand Prix de la saison 2002 disputé dans les allées de l'Albert Park de Melbourne. S'étant contenté d'utiliser la désormais bonne vieille F2001 de la saison passée, les responsables de la Scuderia tablaient sur la fiabilité et la sécurité. Pour eux, mieux valait ne marquer que quelques points plutôt que de risquer une panne ou un abandon. «Les points de début de saison sont tellement importants », dit-on dans l'équipe italienne. Une bonne surprise était au bout du parcours puisque, au lieu de quelques points, le quadruple champion du monde, Michael Schumacher, a ajouté une victoire à un palmarès déjà impressionnant. Ferrari porte ainsi un rude coup au moral de la concurrence, de Williams-BMW et McLaren-Mercedes. «La suprématie de Michael et Ferrari était évidente. Il va nous falloir travailler», reconnaît Sam Michael, chef ingénieur de Williams-BMW. En effet, les rivaux de la Scuderia et de Schumacher auront fort à faire pour changer cette donne. « Il était important de débuter la saison de cette façon, a déclaré Jean Todt, directeur général de Ferrari. Je dois dire que l'on ne s'attendait pas à être tout devant avec la F2001. Mais nous nous tournons vers Maranello pour une intensive séance de travail de développement sur la F2002 et les pneus ». En effet, Michael Schumacher reste persuadé que la nouvelle monoplace italienne est encore plus efficace, plus performante que la pourtant très véloce F2001. « Nous voulons l'utiliser le plus vite possible. Mais seulement si elle est meilleure que l'ancienne, et fiable», insiste-il. L'Allemand est conscient que les circonstances du GP d'Australie étaient particulières. Le tracé, la fraîcheur surprenante de Melbourne et le départ chaotique, avec un accident, au demeurant sans fâcheuses conséquences, ont contribué à brouiller les cartes. L'incident avait provoqué un grand carambolage dans la première courbe et contraint de nombreux autres concurrents à l'abandon. C'est pour cela que le pilote Ferrari a averti que « ce que l'on a vu dimanche n'est pas le reflet exact de ce qui se passera dans l'avenir. Les choses peuvent changer rapidement ». Le pilote de la Scuderia rappelle dans ce sens que l'an passé déjà, les batailles qui avaient suivi l'Australie avaient été plus dures. Même si, en Malaisie, Ferrari avait réussi le doublé. « Après avoir gagné ici, nous nous sommes soudainement retrouvés à la lutte avec Ralf (Schumacher) en qualifications. Et rappelez-vous au Brésil, j'avais eu un moment difficile (victoire de Coulthard). Alors je peux vous assurer que je m'attends à des joutes beaucoup plus disputées », prévient l'Allemand. F2001 ou F2002, Williams-BMW et McLaren-Mercedes savent que la partie sera cette année encore plus difficile que jamais pour mettre à mal l'hégémonie de Ferrari. «Il faut attendre trois ou quatre Grands Prix pour connaître exactement les forces en présence », déclarait Frank Williams avant Melbourne. Sans doute. Mais il n'est jamais bon de laisser Michael Schumacher prendre victorieusement son envol.