Un mois après la clôture du Parlement, une session extraordinaire s'impose. Pour nos parlementaires les raisons ne manquent pas. Outre des textes de loi importants et prêts à être votés qui sont sur la table, la session extraordinaire coïncidera avec la visite au Maroc de François Hollande, président de la France, qui prononcera un discours devant le Parlement marocain. Ainsi, même la date de cette session extraordinaire semble avoir été tranchée du côté de certains responsables de la majorité, ceci bien que la décision n'ait pas encore officiellement été prise. «Nous n'avons d'autres choix que de convoquer une session extraordinaire pour la dernière semaine de mars et la première d'avril», a déclaré à ALM Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire du PJD, rappelant que l'ouverture de la session ordinaire du printemps est prévue le deuxième vendredi d'avril (12 avril). Ainsi parmi les projets de lois les plus urgents, M. Bouanou mentionne celui relatif aux pensions minimales des retraites qui seront portées à 1.000 DH, dans le cadre du Régime collectif d'allocation de retraite (RCAR). Le chef du groupe parlementaire du PJD a aussi fait référence à la nécessité de voter au Parlement le projet de loi sur le blanchiment d'argent, adopté le 26 février dernier par la Commission de la justice, législation et droits de l'Homme de la Chambre des représentants. Ce projet de loi, qui doit être approuvé avant juin prochain, vise la mise à niveau de la réglementation relative à la lutte contre le blanchiment d'argent. Ainsi son adoption permettra au Maroc de répondre à ses engagements dans le cadre du Groupe d'action financière internationale (GAFI), et évitera au Maroc de se retrouver sur la liste noire qui regroupe des Etats comme l'Iran, la Corée du Nord et la Syrie. Il devra également être question lors de cette session de plusieurs propositions de loi des groupes parlementaires, ainsi que de projets de loi adoptés par différents Conseils de gouvernement, notamment ceux relatifs au Conseil économique, social et environnemental, au Conseil de la concurrence, ou encore à l'Instance de prévention et de lutte contre la corruption. Par ailleurs, notons que la convocation d'une session extraordinaire obéit à une procédure prévue par la Constitution de 2011. L'article 66 stipule que «le Parlement peut être réuni en session extraordinaire, soit par décret, soit à la demande du tiers de la Chambre des représentants ou de la majorité de ceux de la Chambre des conseillers. Les sessions extraordinaires se tiennent sur la base d'un ordre du jour déterminé. Lorsque ce dernier est épuisé, la session est close par décret».