La réunion de la majorité est-elle condamnée à échouer? En effet, les dirigeants des quatre partis de la majorité se rencontrent ce vendredi à Rabat sur fond de tension. Et pour cause, Mohand Laenser, ministre de l'intérieur et secrétaire général du Mouvement populaire (MP), est vraisemblablement toujours en colère après avoir été accusé par son allié à la majorité, le parti de l'Istiqlal (PI), de mobiliser les autorités locales en faveur du candidat MP dans les élections partielles prévues le 28 février. Après un mutisme qui a duré quelques jours, Laenser vient enfin de réagir sur les faits à travers un communiqué de son ministère. Les accusations du PI ont ainsi été qualifiées d'allégations infondées. «Eu égard aux accusations graves contre l'autorité provinciale, outre la tentative d'impliquer le ministre de l'intérieur dans cette affaire, les services compétents du ministère ont procédé aux investigations d'usage, qui ont révélé qu'il s'agit de spéculations et d'allégations dénuées de tout fondement», lit-on dans le communiqué du ministère. Les faits remontent à cette semaine lorsque le quotidien du parti de l'Istiqlal publie un article dans lequel il accuse les autorités provinciales de Sidi Kacem de «superviser le début du processus de falsification de l'échéance électorale du 28 février courant, de vouloir nuire à un parti politique donné, d'afficher leur hostilité envers les partis nationaux, de faire pression sur des conseillers communaux, d'entraver la réalisation d'un certain nombre de projets dans les communes rurales et d'inviter les notables de la province à se mobiliser pour garantir la victoire d'un candidat». Cet incident rend les relations au sein de la majorité encore plus tendues. Dans ce sens, la réunion d'aujourd'hui entre Hamid Chabat, secrétaire général du PI, Mohamed Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS, Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD et chef de gouvernement, ainsi que Mohand Laenser risque d'être houleuse en raison des dossiers qui seront soulevés. Outre les accusations de l'Istiqlal contre Laenser, les quatre alliés devraient évoquer un autre sujet qui fâche, en l'occurrence le remaniement gouvernemental. Revendiqué par Hamid Chabat qui s'y attache toujours, le remaniement divise les alliés d'autant plus que la principale force de la majorité rejette pour l'instant l'idée.