Décidément l'économie marocaine ne cessera pas de ravir le Fonds monétaire international (FMI). En effet, ce dernier vient de complimenter les politiques économiques et fiscales du Royaume. Elles sont, selon lui, «adéquates» pour faire face aux chocs internes et externes actuels qui interviennent dans «un contexte de demandes sociales pressantes». Ce constat a été fait par les membres du conseil d'administration du Fonds à l'issue de la conclusion des consultations 2012 avec le Maroc au titre de l'article 4 des statuts de l'institution de Washington. Dans ce sens, une mission du FMI a, en effet, séjourné au Maroc en décembre dernier pour mener ces consultations en collaboration avec les autorités marocaines. Il en ressort donc que «le programme du gouvernement de consolidation fiscale, de politiques monétaire et financière prudentes, et de réformes structurelles visant à renforcer la compétitivité et la croissance inclusive (...) est approprié pour faire face aux défis» relatifs à la détérioration de l'environnement externe et à une mauvaise année agricole. De ce fait, le FMI a déclaré s'attendre à un ralentissement de la croissance du PIB en 2012 à environ 3,2%, en raison essentiellement d'une faible production agricole, alors que le PIB hors agriculture devra rester solide aux alentours de 4,5%. Aussi, le conseil d'administration du Fonds a «salué la consolidation fiscale envisagée dans le budget 2013 et au-delà et qui vise à maintenir la soutenabilité externe et fiscale, en soulignant que cette consolidation se doit d'être respectueuse autant que faire se peut de la croissance économique». Le FMI a également salué les politiques macroéconomiques qu'il qualifie de «saines» et ayant permis au cours des dix dernières années de produire une «croissance solide, un faible taux d'inflation, et une réduction de la pauvreté, et ce en dépit du chômage continuellement élevé parmi les jeunes». S'agissant de la réforme du système de compensation, les membres du conseil d'administration, tout en saluant les efforts dans ce sens, appellent les autorités marocaines à «avancer résolument» sur ce chantier afin de promouvoir l'«ajustement fiscal à moyen terme et mieux cibler les couches sociales les plus vulnérables». Et toujours dans les recommandations, le Conseil a aussi souligné «l'importance d'aller de l'avant dans la réforme du système de la retraite afin d'assurer sa viabilité» et a encouragé une «approche prudente de la décentralisation fiscale en vue de ne pas augmenter les risques fiscaux». Enfin, s'agissant de la réforme du code fiscal, le Fonds a salué le plan du gouvernement visant à réduire le ratio de la masse salariale par rapport au PIB et à accélérer la réforme fiscale, estimant qu'une «communication claire et un dialogue social de qualité seront déterminants pour le succès de la mise en œuvre de l'agenda de réforme fiscale». En conclusion, le FMI a plaidé pour «davantage d'efforts soutenus en vue d'une croissance plus forte et plus inclusive, notamment à travers la promotion de l'emploi des jeunes et la réduction des inégalités dans les revenus et dans l'accès à la santé et l'éducation».