De nouveau, les mouvements de grève visent les secteurs sociaux vitaux. Hier c'était la Santé, viendra après le tour de l'Education. En effet, les services des hôpitaux et des centres de santé, en plus d'être délabrés, connaissent plusieurs contestations. Hier un débrayage a touché ces services à l'exception des Urgences et les services de réanimation et devrait se poursuivre jusqu'à aujourd'hui. Initié par la Fédération nationale de la santé affiliée à l'UMT (Union marocaine du travail), il a pour but de tirer la sonnette d'alarme quant à «la dégradation avancée de la santé publique», lit-on dans un communiqué de la fédération. «Pénurie de ressources humaines (médecins, infirmiers, ..), budget insuffisant, dysfonctionnement dans la gestion du secteur…», telles sont les critiques formulées par l'UMT. La centrale syndicale fait également référence au décret ministériel modifiant le statut des infirmiers donnant droit aux titulaires du diplôme de «technicien spécialisé» dans une branche paramédicale, délivré par les établissements privés agréés par l'Etat, de participer aux concours de recrutement au sein du secteur public. Par ailleurs, l'UMT n'est pas le seul syndicat à revendiquer l'amélioration des conditions financières et professionnelles du personnel de la santé, le Syndicat indépendant des médecins du secteur public au Maroc fait également pression de plusieurs façons : grèves scientifiques, service minimum, grèves de zèle, etc. «On exige que les hôpitaux soient conformes aux normes nationales et internationales pour soigner les malades, on explique à ces derniers que la dégradation des hôpitaux est due au manque de moyens humains, organisationnels et matériels et non à l'attitude des professionnels», a expliqué à ALM Abdelmalek Lhaouni, président du syndicat. Selon lui, seules les Urgences sont opérationnelles dans nombre de régions, notamment Agadir et Marrakech, où aucune consultation programmée n'est enregistrée. Par ailleurs, le secteur de l'éducation ne se porte pas mieux. Le Syndicat national des fonctionnaires de l'enseignement supérieur et des quartiers universitaires affilié à la CDT appelle également à la tenue d'une grève nationale les 12 et 13 février. Ses griefs : «oppression des libertés à l'Université Cadi Ayyad de Marrakech, manque de dialogue avec le ministère de tutelle, insécurité qui sévit dans les universités atteignant les fonctionnaires et absence d'une stratégie pour la restructuration du secteur, en plus du non-respect des engagements tenus par le ministère à l'issue des divers accords signés avec les syndicats». Pour rappel, il s'agit de la deuxième grève du genre dans le secteur de l'enseignement supérieur avec notamment la grève du 8 novembre organisée par le Syndicat national de l'enseignement supérieur.