Des violences meurtrières à Erez surviennent au lendemain de l'attaque de trois succursales de banque palestiniennes à Ramallah par des soldats israéliens. Alors que le CRF se réunit pour la première fois après plus de trois ans. Mercredi, l'armée israélienne a effectué l'une des plus vastes recherches pour les transferts d'argent de l'étranger. Cet argent soupçonné d'alimenter les fonds destinés à encourager des organisations militantes palestiniennes provenait de l'Iran, la Syrie et des rebelles libanais. En invoquant, cette excuse, les forces de la sécurité israéliennes, ont imposé un couvre-feu pendant que d'autres fouillaient les bureaux. Tout a commencé quand les services palestiniens de sécurité ont confirmé que le Hezbollah libanais a contribué au financement des deux derniers attentats qui ont fait 18 morts israéliens et un travailleur étranger. Or, au lieu de travailler en collaboration avec les autorités financières palestiniennes qui supervisent les banques afin de filtrer la destination de l'argent en provenance de l'étranger, les soldats de l'Etat hébreu ont confisqué des millions de dollars en imposant un couvre-feu à la population et en attaquant trois banques. Au cours de ce raid, neuf millions de dollars ont été saisis. Selon eux, cet argent était destiné aux organisations militantes palestiniennes. Il servait à acheter des armes, des explosifs ou à payer les familles des auteurs des attentats-suicide. En effet, deux succursales de l'Arab Bank ainsi que les bureaux de CairoAmman Bank et de l'International Palestine Bank étaient les établissements visés par cette opération dont «le but est d'enrayer l'apport de fonds qui alimente les rouages de la terreur contre Israël», précise un communiqué de l'armée israélienne. Ce raid fut réprouvé par le Département d'Etat américain. En effet, le département a critiqué Israël en condamnant une opération qui aurait pu se faire en collaboration avec les autorités palestiniennes. « Nous reconnaissons certainement la nécessité d'empêcher le financement des organisations terroristes », a déclaré Richard Boucher, porte-parole du Département mais il a ajouté que l'Etat hébreu n'aurait pas dû opérer tout seul. Par ailleurs, le Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï a comparé l'opération à un hold-up. « Il s'agit ni plus ni moins d'un acte mafieux », a-t-il déclaré aux journalistes. Alors que le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz, a promis que les sommes confisquées seraient « allouées à des actions humanitaires » en faveur de la population palestinienne. Lors de ce raid, les soldats ont ouvert le feu sur les Palestiniens qui s'opposaient à cette opération. 17 Palestiniens furent blessés dont trois en état critique. Les soldats ont eu recours aux bombes lacrymogènes, aux balles caoutchoutées et aux coups de crosse pour disperser les manifestants. Pourtant, ce raid n'a pas entravé la tenue du Conseil révolutionnaire du Fatah (CRF) à Ramallah. La réunion, qui a eu lieu pour la première fois depuis plus de trois ans, s'est passée au quartier général du dirigeant Yasser Arafat. La session qui doit durer trois jours vise à enrayer une dérive au sein de l'organisation. En effet, le CRF souffre depuis quelque temps de démissions collectives, des accusations de corruption portée contre la vieille garde du Fatah et d'un contrôle de plus en plus faible sur la base du mouvement. Arafat a promis d'organiser des élections destinées à renouveler la direction du Fatah, alors que les dernières datent de 15 ans, tout en relançant des efforts de paix visant à sortir de l'impasse israélo-palestinienne qui dure depuis septembre 2000. « La sécurité et la paix ne sont pas seulement dans l'intérêt des Palestiniens, mais aussi d'Israël. Notre opinion est celle de la paix, et nous nous remettrons au travail dans cet objectif (…)Nous devons (également) injecter un sang nouveau au Fatah, en nous appuyant sur des mesures démocratiques », a déclaré le Raïs. Au menu de cette réunion, les participants vont sans doute aborder la possible dissolution de la branche armée du Fatah. Les Brigades des martyrs d'El Aqsa ont réalisé plusieurs attentats-suicide. Les efforts de Qoreï pour enrayer la violence des activistes et contrôler les services de sécurité ont été mis à l'échec par Yasser Arafat. Par ailleurs, un nouvel attentat a eu lieu au lendemain de l'ouverture de cette session. En effet, l'attaque revendiquée haut et fort par les Brigades des martyres d'Al Aqsa a fait trois morts dont deux Palestiniens et un Israélien.