Essaïd Ameskane, membre du bureau politique du Mouvement populaire (MP), affirme l'inexistence de concertations avec d'autres partis. Cependant, il confirme l'assurance de plus en plus affichée par l'union des mouvements populaires en vue de prendre les rênes du gouvernement. Les bruits courent de plus en plus à propos d'un éventuel remaniement ministériel qui porterait la Mouvance populaire unifiée (MPU), avec ses probables alliés, en tête du gouvernement. Les observateurs nationaux parlent d'une alliance imminente entre la MPU, le Rassemblement national des indépendants (RNI) et probablement le Parti de la justice et du développement (PJD) suite à des réunions qui ont eu lieu dernièrement entre les partis concernés. Des faits que les dirigeants de ces formations politiques ne semblent pas chauds à évoquer. En revanche, les conciliabules, concertations et préparations entre futures alliances, vont cependant de pair avec les fortes rumeurs. De quoi s'agit-il au juste ? Selon Essaïd Ameskane, membre du Bureau politique du MP, les gens spéculent un peu trop. M.Ameskane insiste sur le fait que la Mouvance est la première force politique du pays. « Après les dernières élections, et à l'issue de l'union des mouvements populaires, il n'y a plus aucun doute à propos de la dimension de notre présence. Entre les deux Chambres, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Maintenant , et après l'organisation des instances du MPU, nous poursuivons notre parcours selon les règles universelles de la politique. » A la question si cet état de fait conduira inévitablement vers un remaniement ministériel où la majorité (réelle) retrouvera sa place, le membre du Bureau politique du MP réplique que « Le remaniement dépend constitutionnellement de SM le Roi. La décision revient au Souverain en fin de compte. ». Et d'ajouter « Partout dans le monde, les partis politiques luttent pour gouverner. Mais ce n'est pas l'unique but de la Mouvance puisque nous avons d'autres objectifs et en premier lieu donner un sens à la gestion de la chose publique et faire en sorte que le travail du gouvernement soit cohérent et harmonieux. Notre présence sur la scène politique date depuis l'ère de l'indépendance, lorsque, une fois débarrassé du colonisateur, le Maroc allait basculer vers la logique du parti unique. C'est sur ces fondements que le MP a été créé en 1958 avec notre forte conviction des principes de la démocratie et pour contrer tout dérapage antidémocratique. ». Mais que pense M.Ameskane de l'imminence d'un remaniement ministériel ? Sur ce point, il réitère que cela rentre dans les attributions de SM le Roi, cependant, ajoute-t-il « il est fort probable qu'il y ait un remaniement, mais nous ne sommes pas des opportunistes qui négocient des sièges ou des postes. Nous ne sommes pas à l'affût de la moindre occasion pour saisir une quelconque opportunité, nous voulons servir notre pays. ». Dans le même ordre des choses, M. Ameskane affirme à propos des contacts multipliés avec d'autres formations politiques, et particulièrement le RNI qu'il n'en est rien jusqu'à présent. « Je suis aussi bien informé que placé pour vous dire qu'à ce jour, il n'existe ni réunion, ni rencontre entre la Mouvance et d'autres partis. Toutefois, cela ne signifie guère que nous rejetons toute forme de concertation. Le RNI est un parti de droite, qui a participé à plusieurs gouvernements et avec lequel nous avons plusieurs affinités. Je ne vois donc pas de mal à travailler avec le RNI où cas où cela s'imposerait », explique Essaïd Ameskane. Discours politiquement correct qui sacrifie à une tradition de courtoisie protocolaire bien partagée ou réaffirmation de la volonté politique d'avant les élections ? En tout cas, selon certaines indiscrétions, il s'agit de discuter et d'adopter éventuellement la plate-forme d'une future alliance politique. Du local au global en passant par le national, les acteurs politiques s'articulent et se constituent de nouveaux agendas politiques. En soi, cela représente déjà un énorme défi pour la démocratie au nom de laquelle tourne la girouette politique.