Plus de trois mois après l'élection de Hamid Chabat à la tête du parti de l'Istiqlal, sa légitimité est toujours contestée par le camp adverse mené principalement par son rival Abdelouahed El Fassi. C'est ainsi que s'est imposée pour les détracteurs de Chabat la création officielle d'un courant réformateur qui s'est assigné comme mission la défense des fondamentaux du parti fondé par Allal El Fassi. Ayant pour devise «Sans répit pour la défense des constantes de l'Istiqlal», ce courant comprenant quelque 200 membres de la commission centrale du parti devait être présenté ainsi que ses objectifs et actions futurs, ce vendredi à Rabat, lors d'une conférence de presse. «Au lieu d'œuvrer à l'unité du parti et resserrer ses rangs, Hamid Chabat continue à agir comme un éradicateur, transgressant constamment par ses décisions le statut du parti», a déclaré à ALM Hicham Abdelaoui, membre de ce courant. Parmi ces décisions contestées et «non conformes aux lois fondamentales du parti», il est question de la désignation de coordinateurs régionaux, «décision qui influera sur les structures du parti au niveau régional», explique M. Abdelaoui. Il est également question de l'agenda des activités du parti, notamment la date de la session du conseil national prochain fixée par Hamid Chabat le 11 janvier, et contestée par une action référée en justice par le courant adverse. «Cette date est hautement symbolique pour le parti de l'Istiqlal et pour l'ensemble de la Nation marocaine étant donné que c'est la journée de célébration de la signature du manifeste de l'indépendance. A ce titre, elle ne doit pas être consacrée à des activités organisationnelles, ni être instrumentalisée à des fins politiques», a expliqué M. Abdelaoui, ajoutant que l'attitude de l'actuel secrétaire général confirme sa logique destructrice des valeurs du parti. Les détracteurs de Hamid Chabat pointent également du doigt son cumul de fonctions: à la fois à la tête du Syndicat (UGTM) et à la tête du parti. Ils critiquent également l'acharnement de Hamid Chabat à imposer à l'actuel gouvernement un remaniement ministériel «non afin d'améliorer le rendement de l'Exécutif mais juste pour placer ses fidèles les plus proches, ceci alors que le gouvernement a plus besoin de stabilité qu'autre chose». A noter aussi que ce vendredi 4 janvier le tribunal de première instance de Rabat examinera la plainte pour invalidation de l'élection de Hamid Chabat au poste de secrétaire général du parti de l'Istiqlal (PI). Selon une source sûre, cet examen devrait être reporté pour la troisième et dernière fois, et ce en réponse à la requête présentée par les avocats des plaignants. Pour rappel, le recours en justice a été déposé le 19 octobre dernier à l'initiative de Hamdoune Hassani et Anas Bensouda, pointant du doigt les atteintes et autres manquements qui auraient émaillé l'élection de Hamid Chabat à la tête de l'Istiqlal, ainsi que les 26 nouveaux membres du comité exécutif du parti.