Les principaux syndicats de France ont menacé de mettre le pays à l'arrêt total le 7 mars si le gouvernement ne retire pas son projet controversé de réforme des retraites, alors que des cortèges de manifestants se sont élancés samedi dans plusieurs villes de France pour la 4ème journée de mobilisation et de manifestation contre la réforme gouvernementale. Les principaux syndicats du pays appellent à mettre « la France à l'arrêt » à partir du 7 mars, a déclaré Frédéric Souillot, secrétaire général de Force ouvrière, s'exprimant au nom de l'intersyndicale lors d'une conférence de presse. "L'intersyndicale appelle les parlementaires à prendre leurs responsabilités et le gouvernement à retirer son projet. Dans le cas contraire, elle est prête à durcir le mouvement par des actions interprofessionnelles le 16 février et mettre la France à l'arrêt dans tous les secteurs le 7 mars prochain", a, par ailleurs, écrit l'intersyndicale dans un communiqué. "Ce communiqué est un avertissement pour le gouvernement", a déclaré de son côté Philippe Martinez, secrétaire général de la Confédération générale du Travail (CGT), ajoutant que si le gouvernement ne retire pas son texte, le mouvement va se durcir. Samedi, quelque 240 manifestations sont prévues partout en France, contre le projet gouvernemental, qui prévoit de porter l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans au lieu de 62. Certaines manifestations ont déjà débuté en fin de matinée dans plusieurs villes, dont Toulouse, en Haute-Garonne, et Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais. A Paris, la manifestation s'élancera de la Place de la République à partir de 13h00. La police attend entre 600.000 et 800.000 manifestants dans toute la France, alors que les principaux syndicats du pays prévoient une participation beaucoup plus massive que lors des précédentes mobilisations du 19 et 31 janvier et du 7 février. La troisième journée de mobilisation, mardi, avait réuni 757.000 personnes selon le ministère de l'Intérieur, et « près de deux millions » d'après les syndicats. A travers leurs mobilisations successives, les centrales syndicales entendent augmenter la pression sur le gouvernement pour le pousser au retrait de son projet controversé, débattu depuis lundi dernier à l'Assemblée nationale, où le gouvernement d'Elisabeth Borne est privé de la majorité absolue. Pas moins de 20.000 amendements ont été présentés par les oppositions à la chambre basse du parlement français, à un moment où l'exécutif criait à "l'obstruction". Deux semaines d'échanges sont programmées dans l'hémicycle avant que le texte ne soit renvoyé au Sénat le 17 février, qui a quinze jours pour en débattre et parvenir à un vote.