Les 20% de la population les plus aisés au Maroc détiennent 53,3% des revenus des ménages contre 5,6% pour les 20% les moins aisés, selon les résultats d'une enquête réalisée par le Haut-commissariat au plan (HCP). Avec un revenu annuel moyen par tête de 57.400 DH, les 20% de la population les plus aisés disposent d'un revenu environ 10 fois (9,6) celui des 20% de la population les moins aisés (6.000 DH), précise le HCP qui vient de publier une note intitulée « Revenus des ménages: Niveaux, sources et distribution sociale ». En milieu urbain, le revenu annuel moyen par tête est de 65.070 DH pour les 20% les plus aisés contre 7.286 DH pour les 20% les moins aisés et le rapport inter-quintile, représentant le rapport entre le revenu moyen des 20% les plus aisés et celui des 20% les moins favorisés, est de 8,9 fois, ajoute la même source, notant que la part des 20% les plus aisés dans la masse totale des revenus est de 52,1% contre 5,9% pour les 20% les moins aisés. En milieu rural, les 20% de la population les plus aisés ont un revenu annuel moyen par tête de 40.700 DH et détiennent plus de la moitié du revenu total (52,3%), alors que les 20% les moins aisés, avec un revenu annuel moyen par tête de 4.900 DH, en disposent de 6,3%, soit un rapport inter-quintile de 8,3. Cette concentration des revenus est plus accentuée parmi les 10% de la population les moins aisés et les 10% les plus aisés, relève la note, faisant remarquer que les 10% de la population les moins aisés vivent avec moins de 6.270 DH par personne et par an (7.756 DH en milieu urbain et 5.157 DH en milieu rural), alors que les 10% les plus aisés disposent de plus de 41.705 DH (48.440 DH en milieu urbain et 28.090 DH en milieu rural). Le milieu urbain concentre les revenus les plus hauts. Les 10% de la population les plus aisés vivent avec un revenu annuel moyen par tête supérieur à 48.440 DH, soit 72,4% de plus que celui des 10% des ménages ruraux les plus aisés. Cette enquête, qui couvre l'ensemble du territoire national et des couches sociales, a été réalisée du premier décembre 2019 à fin mars 2020 auprès d'un échantillon de 3.290 ménages, échappant ainsi aux effets de la pandémie de Covid-19 et renseignant aussi bien sur les sources sectorielles que sur la répartition sociale des revenus des ménages.