Le Maroc est pleinement disposé à soutenir la création d'un réseau international des mécanismes nationaux de mise en œuvre, de reporting et de suivi en matière des droits de l'Homme, a affirmé mercredi à Asuncion, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi. Cet engagement du Maroc a été exprimé dans un discours adressé par M. Ouahbi au 2è séminaire international des mécanismes nationaux de mise en œuvre et d'élaboration de rapports en matière des droits de l'Homme (Asuncion 8-9 mai), qui a été lu en son nom par Abdelkarim Boujradi, secrétaire général de la Délégation Interministérielle aux Droits de l'Homme (DIDH). A cette occasion, M. Ouahbi a affirmé que cet engagement sérieux du Maroc se traduit par son soutien aux initiatives pertinentes qui émergeront à l'issue des travaux de ce séminaire, notamment celle relative à la création de ce réseau international et la promotion de l'action des mécanismes nationaux. Le ministre a souligné que le séminaire d'Asuncion représente une étape importante sur la voie du renforcement de la coopération entre les mécanismes nationaux des droits de l'homme, après le premier séminaire tenu au Maroc en décembre 2022, et qui avait été couronné par l'adoption de la « Déclaration de Marrakech ». Ce document, a rappelé M. Ouahbi, a été un jalon fondamental visant à unifier les positions sur les moyens de renforcer la coopération entre les pays et promouvoir le travail conjoint entre leurs mécanismes nationaux. Dans le contexte de la création de ce réseau, le ministre a souhaité que l'organisation, en octobre prochain à Marrakech de la dixième édition du Dialogue de Glion sur les droits de l'homme, soit une occasion propice pour examiner la mise en place d'un cadre d'orientation visant à établir et renforcer les mécanismes nationaux de mise en œuvre, de reporting et de suivi en matière des droits de l'Homme. Aux yeux du ministre de la justice, le séminaire d'Asuncion, qui réunit de hauts responsables gouvernementaux et des représentants des mécanismes nationaux, ainsi que des experts des droits de l'homme, représente une opportunité pour élaborer une nouvelle feuille de route en vue d'institutionnaliser la coopération entre ces pays et promouvoir l'échange des expériences et des meilleures pratiques qui améliorent l'interaction positive des Etats avec les systèmes internationaux et régionaux des droits de l'homme. L'organisation de ce séminaire sur le projet d'un réseau global de ces différents mécanismes reflète l'évolution rapide qui marque le rôle de ces organes dans le suivi de la mise en œuvre des obligations internationales en matière des droits de l'Homme, a estimé le ministre, qui a mis l'accent sur l'importance de développer la coopération internationale entre les mécanismes nationaux et la coordination des opérations en matière d'interaction internationale, en plus de la création de passerelles entre les acteurs aux niveaux national et international. Pour M. Ouahbi, ces mécanismes sont appelés à jouer un rôle central dans l'amélioration du système international des droits de l'Homme, qui a commencé à faiblir à cause de pressions résultant du déclin de cette question dans l'ordre des priorités internationales, expliquant que la politisation et l'exploitation de la question des droits de l'homme sont en porte à faux avec ses nobles objectifs humanistes, en particulier dans le contexte « des guerres et des crises que nous vivons aujourd'hui et qui remettent en question l'efficacité du système international des droits de l'Homme ». Le ministre a souligné que l'adhésion du Maroc au processus de promotion des droits de l'Homme émane d'une vision nationale stratégique, adossée à la place centrale qu'occupent les droits de l'Homme dans le système constitutionnel national. Cette vision est fondée également sur la priorité que le Royaume accorde à l'interaction avec les systèmes internationaux, figurant ainsi parmi les premiers pays à mettre en place, dès 2011, un mécanisme national de mise en œuvre, de reporting et de suivi, à la faveur de la création de la Délégation ministérielle aux droits de l'homme, qui se trouve au cœur des différentes initiatives visant à promouvoir les interactions internationales dans ce domaine. Le ministre a souligné dans ce contexte qu'en application des Orientations Royales, un travail de modernisation de cette institution a été entamé, à travers la révision du cadre juridique qui la réglemente en vue de la doter des ressources nécessaires pour améliorer l'exercice de ses fonctions, consolider son expérience et développer son expertise. Cette révision s'inscrit dans le cadre d'une tendance internationale de développement du système des droits de l'Homme des Nations Unies, d'institutionnalisation et d'amélioration du travail des mécanismes nationaux chargés d'interagir avec lui et de promotion de la coopération et du réseautage internationaux. Cette conviction du Maroc quant à l'ouverture de ce mécanisme aux expériences d'autres institutions similaires a amené le Royaume à travailler conjointement avec le Paraguay et le Portugal, pour créer un réseau international et s'engager volontairement, lors de la réunion de haut niveau à Genève en décembre 2023, pour faciliter la création de ce réseau, devenu désormais une ambition commune aux différentes institutions présentes à ce séminaire, a poursuivi le ministre, faisant remarquer que cette initiative bénéficie d'un fort soutien de la part des acteurs internationaux, en particulier le Conseil des droits de l'homme et sa présidence, ainsi que le Haut-Commissariat aux droits de l'homme.En conclusion, M. Ouahbi a appelé les participants à s'inscrire, avec la même volonté forte et la même détermination inébranlable, en faveur de la réalisation des aspirations communes visant à promouvoir les droits de l'homme, à garantir le respect des engagements y afférentes et à améliorer l'interaction avec leurs systèmes. La réunion d'Asuncion est structurée autour de séances plénières et de discussions de groupes qui couvriront des sujets, tels que les systèmes de gestion des différents types de mécanismes nationaux, l'identification des opportunités de coopération et d'assistance technique pour l'échange d'expériences, le renforcement de la participation de la société civile et l'inclusion des gouvernements locaux et des organes législatifs dans la mise en œuvre des recommandations relatives aux droits de l'homme. La délégation marocaine qui prend part à ce séminaire est composée, outre Abdelkarim Boujradi, de l'ambassadeur du Maroc au Paraguay, Badreddine Abdelmoumni et Moujahid Abbadi, conseiller au sein de la DIDH.