Un premier cas de réinfection grave par le variant sud-africain du coronavirus, quatre mois après une première infection par le Covid-19, a été diagnostiqué chez un patient dans un hôpital de Colombes, rapportent les hôpitaux de Paris (AP-HP). Ce premier cas, rapporté par l'équipe du service de médecine intensive et réanimation de l'hôpital Louis-Mourier AP-HP, dirigé par le Pr Jean-Damien Ricard, d'Université de Paris et de l'Inserm, a fait l'objet d'une publication le 10 février dans la revue Clinical Infectious Diseases, rappelle la même source. Il s'agit d'un patient de 58 ans aux antécédents d'asthme, qui en septembre 2020 a été diagnostiqué positif au SARS-CoV-2. Quelques jours après, les symptômes disparaissent et l'homme est testé négatif à deux reprises en décembre. Mais en janvier, il est réadmis aux urgences de l'hôpital Louis-Mourier (AP-HP) de Colombes, près de Paris, pour des difficultés respiratoires et le séquençage génétique montre la présence de mutations caractéristiques du variant sud-africain. Sept jours plus tard, le patient développe un syndrome de détresse respiratoire aigüe qui nécessite son placement sous respirateur artificiel. Il était toujours dans un état critique au moment où l'étude a été soumise à publication dans la revue médicale. Au début de son hospitalisation, des tests sérologiques ont décelé chez le patient la présence d'anticorps prouvant une infection passée. Cela suggère que « l'immunité développée à l'issue de la première infection n'a pas permis d'éviter la réinfection par le variant sud-africain », souligne l'AP-HP dans un communiqué. « Le virus responsable du premier épisode infectieux n'a pas pu faire l'objet d'un séquençage », précise l'AP-HP dans son communiqué. « Toutefois, la survenue de la première infection un mois avant la première description du variant en Afrique du Sud, et trois mois avant son premier signalement en France, écarte la possibilité » que la seconde infection ne soit qu'un réveil de la première, ajoute-t-elle. « Ce cas illustre le fait que le variant (sud-africain) peut être responsable d'une réinfection grave après une première infection légère» avec le coronavirus classique, écrivent de leur côté les chercheurs dans leur étude, relayée par les médias. « C'est, à notre connaissance, la première description d'une réinfection avec le variant sud-africain causant un Covid-19 sévère, quatre mois après une première infection modérée », ajoutent-ils. Des cas de réinfection par des variants, britannique, sud-africain ou brésilien, ont déjà été documentés dans la littérature scientifique, mais le plus souvent, le deuxième épisode est moins sévère que le premier.