Le Conseil de la ville de Casablanca s'apprête à tenir une session extraordinaire dans les prochains jours. Le but de cette session extraordinaire est d'examiner et de valider un certain nombre de projets lancés dans la ville. Il s'agit notamment, selon des sources à la Commune urbaine de Casablanca, des travaux liés au projet de tramway, la rocade de Sidi Maârouf, la gestion de la gare routière Ouled Ziane et la révision du contrat de gestion déléguée de l'eau, l'électricité, l'éclairage public et l'assainissement liquide (Lydec). C'est ce qui a été abordé, lors des dernières réunions, entre le wali du grand Casablanca, Mohamed Halab et des élus de la majorité et de l'opposition au Conseil de la ville, précisent les mêmes sources. Plusieurs réunions ont été tenues entre les deux parties en vue de trouver une issue à la situation de blocage dans laquelle plonge la mairie depuis le début de cette année. Les élus ont toujours lié toute option de sortir du blocage au départ du maire Sajid. Tous les élus de l'opposition comme de nombreux de la majorité soutenaient cette thèse. Aujourd'hui, ils ont signifié au wali et l'ont déclaré dans les médias qu'ils ont toujours voulu passer les points en question lors d'une session extraordinaire mais à condition que celle-ci ne soit pas présidée par le maire Mohamed Sajid. D'aucuns indiquent que c'est le premier vice-président Ahmed Brija qui pourrait gérer cette session extraordinaire en vue de valider les projets qui accusent du retard dans la ville. Que cette session soit présidée par Ahmed Brija ou par un autre vice-président ou encore par le maire lui-même, force est de constater que la ville de Casablanca a raté le coche. Car depuis le début de cette année, la ville est plongée dans une situation de blocage totale. Aucune session n'a pu s'ouvrir, soit en raison du quorum qui fit défaut ou à cause de la violation des dispositions de la charte communale qui suscitait généralement des réactions énergétiques de la part des élus de l'opposition. Ainsi, la session ordinaire au titre du mois de février, consacrée notamment à l'approbation du compte administratif pour l'exercice 2010, a été suspendue en fin de compte après quatre séances ponctuées par le brouhaha et le charivari. Celle du mois d'avril a eu le même sort. Et la session ordinaire du mois de juillet s'est également alignée sur ses précédentes. Ce qui a poussé les autorités locales à sortir de leur mutisme en intervenant auprès des élus pour la tenue d'une session extraordinaire pour l'approbation des projets qui demeurent suspendus dans la ville. Et dont le retard pourrait occasionner des pénalités à la commune urbaine de Casablanca. Mais ce qui est intriguant, dans ce registre de la gestion de la chose locale à Casablanca, est que le maire signe comme bon lui semble des contrats qui engagent l'avenir de la ville et des marchés importants et sort la carte des projets structurants lancés dans la ville pour exercer une certaine pression sur les autorités locales. Il a reconduit le contrat de gestion déléguée des parkings de Roches Noires sans l'aval du Conseil de la ville. Il a signé tous les marchés relatifs à un rond-point à Sidi Maârouf sans que le point ne soit débattu par les élus de la ville. La même constatation est de mise pour la gare routière Ouled Ziane qui est gérée informellement par l'entreprise immobilière «Erreda» depuis le début du mois de juillet 2011. En plus de ces dossiers qui suscitent la colère des élus de l'opposition comme ceux de la majorité, le secteur de l'urbanisme est aussi émaillé durant cette période par moult dysfonctionnements. Voilà le bilan de deux années de gestion des affaires de la ville par un conseil issu des communales de juin 2009. Il faut dire qu'au cas où des équipes d'inspection débarquent à la ville pour fouiller ses comptes, les résultats resteront certainement dans les annales de la gestion de la chose locale à l'échelle du Grand Casablanca et au niveau national.