L'annonce récemment de l'ouverture à Casablanca de cabinets britanniques d'avocats Allen&Overy, Clifford Chance et Norton Rose ont donné un coup de fouet au marché légal au Maghreb qui compte déjà en place des cabinets français comme Guide ou espagnols tels Garrigues et Cuartrecasas. Le Maroc pourra devenir, dès la fin de l'été, la grande destination stratégique dans le monde pour les principaux cabinets d'avocats eu égard aux opportunités qu'offre ce secteur aussi au présent que dans l'avenir, écrit, mercredi, dans un reportage le quotidien espagnol d'économie, Expansion. Lorsque les compagnies anglo-saxonnes avaient opté pour l'Espagne à la fin des années 90 du siècle dernier et au début de ce siècle, ce pays présentait d'excellentes perspectives économiques. Le chiffre d'affaires du secteur légal des affaires en Espagne avait alors progressé de 8,68% et en 2007 ce volume s'est accentué de 16,1%. Les étrangers ont pu combler un déficit au complexe marché juridique avec de puissants cabinets d'avocats espagnols. La même situation l'avait vécue la Chine et le Brésil. Dans les dernières années, le Maghreb est au point de mire des grands cabinets d'avocats internationaux qui ont décidé d'entrer en force au marché marocain, une raison qui justifie leur ambition d'opérer à partir du royaume dans toute la région, particulièrement en Algérie et en Tunisie, et, avancer vers d'autres marchés du continent africain. L'Afrique, en général, et le Maroc en particulier, disposent d'énormes potentialités pour des centaines de multinationales qui nécessitent des services juridiques complexes, gérés, dans leur majorité, par les grands cabinets d'avocats internationaux. En 2004, la société française Gide Loyrette Nouel, la cinquième en chiffres d'affaires en Europe continentale (220 millions d'euros en 2010), débarqua à Casablanca après avoir signé une convention avec le cabinet Naciri&Associés, et, trois ans plus tard, elle compte déjà 25 avocats et d'importantes affaires au Maroc, en Algérie et en Tunisie qui lui ont rapporté huit millions d'euros. En 2005, Le cabinet Garrigues, le plus important buffet d'avocats de l'Europe continentale, s'installa à Casablanca, et, en 2009 élargit son réseau pour ouvrir une annexe à Tanger. Cuartrecasas l'a rejoint à Casablanca en 2007 et créa Balms&Cruz Morocco, fruit de l'union du cabinet espagnol Balms Abogados et le britannique Cruz&Co. Un autre cabinet français, Jeantet Associés débarqua également en 2009 à Casablanca. Outre les grandes sociétés espagnoles et françaises d'avocats, aucun cabinet d'importance moyenne n'opère au Maghreb par le biais d'entreprises propres. Ils opèrent à travers de puissants « African Desk », coordonnées dans la plupart à partir de Paris. Cependant le panorama a radicalement changé en peu de jours avec l'annonce de deux des grandes sociétés du Magic Circle, Allen&Overy et clifford Chance, d'entrer en concurrence au Maroc et au Maghreb en ouvrant une représentation à Casablanca. De son côté la société britannique Norton Rose, qui compte 2.600 avocats opérant dans 39 pays, a annoncé l'ouverture de sa propre délégation dans la capitale économique. Elle compte déjà des délégations en Afrique du sud. Selon Expansion, le haut prix du pétrole, entre autres facteurs, a incité le gouvernement du Maroc à opter pour des investissements de grande envergure. Pour certains experts, le Maroc va connaître un impressionnant changement en peu d'années et peut même devenir une alternative à Dubaï avec des hôtels haut de gamme, courts de golf et offrira toutes les facilités possibles aux éventuels investisseurs. De même, le climat de stabilité que vit le pays, en comparaison avec le reste du monde arabe, constitue un élément positif pour l'attraction des opérateurs internationaux. A l'exception de l'Afrique du Sud, le Maroc est un pays quasi-vierge en ce qui concerne l'implantation de grandes sociétés internationales d'avocats. Tout paraît indiquer que les premiers qui vont s'y installer auront un futur meilleur à la différence de ceux qui arriveront par la suite, estime Expansion. Jusqu'à présent, la grande majorité des investissements étrangers au Maroc est prise en charge par Gide Loyrette Nouel, dans un semi-monopole qui, en principe, ne va durer longtemps. A l'appel, il y a quelques années, de nombreux operateurs économiques et entrepreneurs marocains, de grands cabinets d'avocats tels Clifford Chance ou Freshfields Bruckhaus Deringer, étaient venus s'installer à Casablanca pour s'occuper de nombreuses opérations de financement de projets.