Dans la foulée du programme de réparation communautaire, deux chercheurs se sont lancés dans la quête de la mémoire collective d'Imilchil. Bassou Oujbour et Lahcen Aït Lafquih revisitent ce passé non lointain de la région. Se remémorent des lieux et des figures. Imilchil, Sountat, Aït Hani…ont désormais leur manuel d'histoire, mais aussi d'anthropologie. Ils viennent, en effet, de publier un livre (format moyen/178 pages) intitulé « Imilchil, la mémoire collective ». Initié dans le cadre du processus de réconciliation piloté par l'ancienne Instance Equité et Réconciliation (IER), ce nouveau livre paru en langue arabe (2011), retrace le processus de la réconciliation dans la région d'Imilchil, avec un long arrêt sur la mémoire et les fondements culturels de la résistance au sein des tribus, notamment à travers la poésie amazighe. Respectivement anthropologue et poète amazigh, les chercheurs Aït Lafquih et Oujbour ont mis en exergue également les grandes figures du soufisme, de résistance et des arts relevant de la tribu des Aït Hdiddou, afin de cerner l'histoire dans toutes ses facettes. D'emblée, les deux chercheurs qui entament leur œuvre par un exercice définitionnel et conceptuel, s'évertuent de mettre une nette distinction entre la mémoire, en tant que corollaire de l'oubli, du quotidien et du communautarisme, d'une part et l'histoire en tant que science visant à aux faits véridiques étudiés dans un esprit objectif. Outre l'introduction, le livre se décline en six parties et plusieurs annexes, en l'occurrence «la problématique de la mémoire dans la zone d'Imilchil», «les fondements culturels de la résistance», «la résistance des Aït Hdidou à travers la poésie amazighe», «Sountat, entre la belle nature et la misérable mémoire» et «les figures du soufisme, la résistance et les arts de la tribu des Aït Hdidou». Les deux chercheurs remontent le temps à la période coloniale, pour évoquer aussi bien les batailles livrées aux forces de l'occupation française (Aït Yaacoub, Tahyant, Outerbat, Tilmi, Badou…) et certains crimes commis par les forces coloniales contre les populations locales désarmées, notamment les attaques contre le Souk hebdomadaire de Sountat, la Zaouia, refuge des femmes et des enfants, les mariages à Sountat, la mosquée d'Aït Ali Ouikou…). L'un des passages importants de ce livre reste celui abordant la portée historique du village de Sountat qui avait connu les événements de 1971 et les efforts de l'ancienne l'Instance Equité et Réconciliation (IER) qui a choisi ce site comme étant l'un des bénéficiaires du programme de la réparation communautaire. Anas Azizi Tinjdad Commune de ferkla Assoufla, quelles opportunités de développement ? Le comité technique provincial (CTP), dont la quatrième session plénière a eu lieu fin de la première semaine du mois de juin courant au siège de la province d'Errachidia, s'est penché sur les possibilités de développement de la commune de Ferkla Assoufla. Il s'agit d'une occasion pour les dirigeants, pour cerner les difficultés de gestion des communes, le manque d'équipements et de ressources humaines, mais aussi des manquements, de quelques uns des dirigeants élus, à la responsabilité que la loi leur incombe et aux attentes de la population locale. L'allocution habituelle du gouverneur de la province d'Errachidia, Mohamed Amghouz, en présence des élus de la commune rurale de Ferkla Assoufla, autorité locale et chefs des services extérieurs, a constitué une plate-forme succincte, à travers laquelle, il a essayé de présenté cette commune rurale qui partage communément la pauvreté et le manque flagrant d'infrastructures de base. Créée en 1992, la CR Ferkla Assoufla est à 80 km vers l'ouest de la ville d'Errachidia, sur la route principale No 10, reliant cette province à Tinghir et Ouarzazate. Elle compte 12 624 habitants selon le recensement de 2004, 53 % des habitants sont des femmes et 34 % des jeunes âgés de moins de 15 ans. Outre, ces caractéristiques marquantes, l'activité majeure des populations locales de cette entité communale, reste l'agriculture, dans toutes ses variétés maraichères, dattes, olives et amandes. Quant aux potentialités touristiques de cette oasis qui compte parmi les plus vastes de la province, elle n'offre aucun service touristique et accuse par contre un manque flagrant en infrastructure hôtelière ce qui rend l'escale dans cette commune très difficile, malgré que celle-ci renferme des sites touristiques naturels, tels, les palmiers de Ferkla, les sources de Tighfart et les dunes de Tizgaghine. Le potentiel à développer, par conséquent, reste le tourisme culturel et écologique. Les conceptions des programmes du tourisme désertique et oasien doivent prendre, en effet, en considération, le positionnement de cette CR et son avenir prometteur en la matière. Et ce n'est pas tout, la CR de Ferkla Assoufla compte plus de 10 ksour implantés sporadiquement sur l'ensemble de son territoire qui est à 99 % électrifiée. Plusieurs atouts sont disponibles, 99 % des ménages sont liés au réseau d'eau potable, 90 % des routes de la commune sont bitumées, sans oublier que le réseau téléphonique mobile couvre tous les ksour de cette commune. Toutefois, il est à signaler que les habitants de cette commune revendiquent leur droit à l'extension de leurs habitations qui menacent ruine à chaque crue de l'oued, Ferkla et Tangarfa qui fait rappeler aux habitants les inondations de 1978 qui ont ravagées les ksour d'Asrir et zones de mitoyennes. A cet effet, il ne reste plus aux autorités provinciales que de plaider auprès des autorités centrales pour venir en aide à cette commune qui ne possède aucune source de revenu permettant d'investir et promouvoir le secteurs touristique et agricole pour le bien de cette population combien marginalisée. Aziz Laâfou Errachidia Les diplômés chômeurs passent au débat Les diplômés chômeurs d'Errachidia sortent de leur traintrain marqué par la protestation quotidienne. Un moment de réflexion et de débat autour de la question de l'emploi était nécessaire. L'occasion a été saisie, jeudi au siège de la chambre du commerce et d'industrie pour se poser toutes les questions possibles. Outre le traditionnel exposé sur le droit à l'emploi dans le constitution et les conventions internationales, les participants se sont attaqués à la nature des mouvements de protestation et leur agendas pratiques. Mais, la rencontre initiée par le mouvement local 7 février des diplômés chômeurs, a connu surtout un débat franc sur ce que veulent vraiment les protestants. On leur reproche, en fait, de ne rien vouloir à part l'insertion dans la fonction publique, ce qui est, selon eux, facilement démenti par leur cahier revendicatif. « Notre cahier revendicatif compte en plus de notre appel à l'insertion dans la fonction publique, des propositions concernant des solutions alternatives, telles l'auto-emploi dans le cadre de coopératives, de micro-projets, mais personne ne veut dialoguer avec nous sur la base de ce cahier revendicatif. Les plus âgés du mouvement se rappellent ces kiosckes dédiés en principe à la faveur des jeunes diplômés chômeurs, mais l'on verra vers la fin que les bénéficiaires seront d'autres habitués privilégiés de la ville !!! Même chose actuellement se passe avec les terrains de la province qui sont en cours de dilapidation en faveur de parties extérieures, notamment les terrains jouxtant la route reliant Errachidia à Boudnib, au moment où les diplômés chômeurs réclament à cor et à cri de pareilles opportunités, avec un accompagnement technique et professionnel qui leur permet d'assurer la rentabilité de pareils projets. Ils ont aussi évoqué des méthodes douteuses de recrutement au sein de certains services administratifs et au sein de collectivités locales, et dénoncé également certains fonctionnaires fictifs au sein de la province même. « Nous sommes prêts à donner une liste des recrutements en dehors du processus normal, et une autre des fonctionnaires fictifs jamais en exercice, étant donné leurs liens de parenté avec des responsables connus de la ville », indique un membre dirigeant du mouvement 7 Février. Les membres du mouvement ont ainsi fait savoir qu'ils peuvent toujours négocier des solutions viables avec les autorités, à condition qu'il y ait la volonté de mettre en œuvre les résultats des négociations. Outre l'existence de lieux où l'on pourrait offrir des kiosques à ceux qui le désirent, certains diplômés chômeurs veulent se constituer en coopératives agricoles, de dattes, d'olives ou d'élevage. L'existence des programmes prometteurs tel celui de la plantation de trois millions de palmiers dattiers à l'horizon 2030. Il ne reste à ouvrir un dialogue avec ces jeunes et voir ce qu'ils proposent. ON A BEAU FAIRE “ Mourir, cela n'est rien Mourir, la belle affaire! Mais vieillir… Oh! vieillir “ On a beau dire, Jacques BREL était hanté par la vieillesse plus qu'il ne chantait la vie l'amour la mort. Le passage que j'ai choisi de mettre en exergue à cet article est de lui. Il résume son immense répulsion devant l'idée de se flétrir. Il y a quelques temps, Elisabeth TAYLOR est décédée. Je me suis mis à cogiter sur les derniers devoirs de certaines célébrités. J'ai donc pensé à l'auteur de “Ne me quitte pas” et, entre autres, comme par hasard, à Jack NICHOLSON; celui-là même qui, à raison, en est arrivé à ne plus supporter de se regarder dans une glace. Sous le joug des rides, le “coucou” n'est pas devenu épervier comme l'aurait voulu la légende. J'ai également pensé à COLUMBO, le préféré de mes préférés, et je me suis dit qu'il aurait mieux fait d'arrêter au milieu des années 80. Quant à Liz, avez-vous vu comment elle a passé, finissant sa vie dans un fauteuil roulant, alcoolique, presque amnésique? Non, de vous à moi, j'aurais préféré qu'elle mourût en “Cléopâtre” ! Et l'image que je voudrais garder d'elle est celle d' “une chatte sur un toit brûlant” ou celle du temps où elle était Leslie Lynton BENEDICT, rendant la réplique aux deux monstres sacrés de Hollywood; j'ai nommé Rock HUDSON et James DEAN le “Géant”. Le même BREL a dit :”Les vieux ne parlent plus, ou alors seulement parfois du bout des yeux…”. Rien de moins vrai! Faut dire que, autant, aujourd'hui, j'ai du chagrin à dévisager mes idoles d'autrefois (des têtes comme Kirk DOUGLAS, Clint EASTWOOD et j'en passe…), autant j'admire la fine et quasiment oenologique caducité des chanteurs et des écrivains. La voix et le verbe ne défraîchissent que peu. De Jeanne MOREAU, je parlerai peu mais je me souviendrai à jamais de sa voix off dans L'Amant. Il y a la grâce d'un Stéphane HESSEL qui, à 94 ans, avec son “Indignez-vous”, est tout beau, tout mignon et ne rechigne guère à affronter le miroir. Il y a la splendeur d'un D'ORMESSON dont l'humour et la faconde donnent du sel à ses yeux malicieux et à son épiderme plissé. C'est lui qui a dit que “la mort est une chance”. Un bon mot que j'ai eu du mal à m'expliquer avant de comprendre que James DEAN et MARILYN, par exemple, ont eu la clairvoyance et la bénédiction de s'en aller au bon moment. Moralité: que ceux qui ont besoin de leur corps et/ou de leur binette pour rayonner lèvent le doigt! Circulez, il n'y a rien à voir! CHENIER vous le dira mieux que quiconque: “Quand l'âge aura sur nous mis sa main flétrissante, Que pourra la beauté, quoique toute-puissante?” Des dizaines des milliers d'artistes, d'hommes de lettres, et moi ! et moi ! et moi ? J'entends siffler les trains et je ne m'en veux plus d'avoir raté ma vocation de jouer aux côtés des Anthony QUIN ou d'embrasser les héroïnes. Au terme de ma carrière pédagogique, je n'irais pas jusqu'à dire “Chauteaubriand ou rien”. Je me mets posément au clavier et j'essaie d'aller au-delà de moi-même en fredonnant du BREL: On a vu souvent rejaillir le feu De l'ancien volcan qu'on croyait trop vieux. Il est, paraît-il, des terres brûlées Donnant plus de blé qu'un meilleur avril. Merci tout de même JACKY ! Lahcen FASKA Immolation Diplômé chômeur depuis des années déjà, Ismaïl Hamdaoui, réputé pourtant par sa sagesse et son penchant littéraire a tenté de s'immoler par le feu. Il a été fort heureusement sauvé in extremis par ses camarades d'une mort certaine. Une alerte à prendre au sérieux par les autorités qui doivent prêter une écoute attentive aux doléances des jeunes. Il est à signaler que les chômeurs d'Errachidia observent des sit in et manifestations suivis de marches pacifiques, dans le cadre du mouvement de 20 février depuis déjà prés de 5 mois. De ce fait, une solution est souhaitée dans les plus brefs délais de la part des autorités provinciales, dans le cadre de la fonction publique ou dans le cadre de l'auto-emploi, même par tranche, afin de mettre fin à une situation précaire que vit ces jeunes marocains qui ne demandent que leur droit au travail. Arrêt sur Image Lahcen Mahmoudi, artiste peintre originaire de Khamlia, près de Merzouga, accroche ses toiles du 21 au 28 juin courant, sur les cimaises du Cloître des Carmes de Jonzac, en Charente-Maritime, en France.