Plus de 1200 participants ont pris part à la 27ème édition du congrès général de l'association des barreaux du Maroc, tenu les 26, 27 et 28 mai à Agadir, sous le mot d'ordre "Réforme de la justice: volonté politique et changement constitutionnel", au palais des dunes d'or d'Agadir. Lors de la cérémonie d'ouverture du jeudi dernier, Mohamed Taieb Naciri, ministre de la justice s'est surtout focalisé sur la conjoncture nationale actuelle, marquée par la confection d'une nouvelle révision de la constitution dans laquelle le volet de la magistrature occupe une place de choix; en termes d'autonomie, de performance et d'efficacité. " Permettez de m'adresser à vous non pas en ma qualité de ministre, mais surtout dans mon registre de collègue, toujours attaché à cette noble profession d'avocat", claironne-t-il, devant cette imposante assistance, tout en fustigeant les maux qui continuent à miner le secteur, mais également les avancées notoires qu'il enregistre au niveau de la modernisation et de l'activation des procédures. Ce domaine, poursuit-il, demeure l'épine dorsale de cette dynamique profonde qui émaille le projet de société marocain, massivement mis en branle par toutes les constituantes de la communauté nationale. Auparavant, Hassan Wahbi, bâtonnier du barreau d'Agadir a mis en exergue, pour sa part, les différentes étapes franchies par cette institution régionale qui englobe presque la moitié du territoire nationale, y compris les provinces sahariennes récupérées, ainsi que les démarches partenariales entreprises en direction de l'association des barreaux du Maroc, du Maghreb Arabe, de l'Afrique, du Monde Arabe… Dans un conteste sociale, souligne-t-il, le barreau d'Agadir près des cours d'appel d'Agadir et de Laâyoune, s'est lancée dans des actions fort louables en termes de prise en charge solidaire, des accidents de travail, de protection de santé…Dans un autre registre, l'intervenant estime que les mouvements social et politique qui caractérisent actuellement la société marocaine est de nature à accélérer les indicateurs de la moralisation et la réforme dont le secteur de la justice est partie prenante. "Les avocats ont toujours constitué les défenseurs du Droit et de la Vertu et, au vu de leur mission, ils sont constamment au diapason des luttes pour la dignité, la démocratie et la prospérité", conclut-il. De son côté, Abdeslam El Bekkioui, président de l'association des barreaux du Maroc a plaidé, dans son discours, pour une réelle indépendance de la justice, une forte qualification de ses composantes, une authentique réformes de toutes ces instances, tout en consolidant le conseil suprême de magistrature…"Quand nous avons décidé le slogan que nous brandissons aujourd'hui pour cette nouvelle manche de notre congrès, nous réalisons parfaitement notre ébauche, car nous sommes convaincus que les réformes constitutionnelles et politiques, si nécessaires soient-elles, ne sauraient aboutir si elles ne sont véritablement pas accompagnées de la volonté d'application ferme, de crainte de les réduire en façade propagandiste creuse", déclare-t-il. La réforme de la justice, enchaîne-t-il, suppose ainsi un combat sans merci contre la fraude, la corruption sous toutes ses formes, l'impunité qui ronge les réseaux de la vie marocaine, à travers la mise en oeuvre des textes et des mécanismes juridiques tels la loi de la restitution des fonds confisqués, l'intégration des cours financières dans l'organisation de la magistrature, l'activation de la cour suprême, l'officialisation des recommandation de l'instance de l'équité et de la réconciliation, du droit à l'information, du renforcement de l'autonomie de la justice, l'instauration de la transparence et de l'interpellation professionnelle, la mise en fonction du principe participatif. D'autre part, le dirigeant des avocats au Maroc considère que les libertés accusent une certaine régression, après avoir affiché des évolutions qualitatives, au niveau des poursuites judiciaires outrancières contre des journalistes, des agressions des services d'ordre à l'encontre des manifestations, sous des arguments peu convaincants, des interdictions contre les activités de certaines associations et des expressions d'opinions…Tout en encourageant la pratique responsables des droits, l'association, relève l'orateur, condamne toute sorte d'outrance visant l'usurpation des ces droits légitimes. C'est aujourd'hui, samedi 27 mai que s'achèvent les travaux de ce rassemblement national des avocats du Maroc, après avoir décortiqué et débattu tous les documents du congrès et, en marge, joui des activités parallèles, notamment une conférence scientifique autour du thème "la situation arabe actuelle" un récital poétique de Abderrafie Jouahri et une cérémonie de la signature des nouveaux recueils publiés par des avocats, sans parler de la remise des prix de distinction aux lauréats des compétitions sportives entre barreaux du Maroc.