A quelques encablures du prochain congrès national du RNI, l'équipe des réformateurs dirigée par Salaheddine Mezoaur est en plein dans la tourmente. Déjà l'annonce de la date de ce congrès avait créé un mouvement de contestation et des turbulences qui ont réussi à écorcher l'image du parti de la Colombe. Un parti qui semblait être parti pour un projet de rénovation et de rempoissonnement dynamique à l'horizon des échéances de 2012. Une source proche du bureau politique du RNI affirme que le président Mezoaur est décidé à en découdre avec ses détracteurs. Première étape de ce retour attendu, la conférence de presse qu'il tiendra le lundi prochain au siège, flambant neuf du parti à Hay Ryad à Rabat. Objectif de la manœuvre : couper court à toutes les supputations et autres conjectures persistantes sur la santé du RNI. La majorité des membres du comité exécutif sera de la partie pour montrer leur solidarité et leur soutien à Salaheddine Mezouar durant cette mise à l'épreuve provoquée par ceux qui ne se voient pas dans les projets futurs du parti. Parmi ceux-là, Abdelhadi Alami qui s'est vu éjecté par décision des hautes instances du RNI. Une décision contestée par Alami qui annonce d'ores et déjà qu'il s'emploie immédiatement à faire scission en créant un nouveau parti qui porte « les valeurs originelles du RNI ». Certains observateurs estiment que le patron de Dounia PLM a fini par céder à ses ambitions politiques toujours contrées même du temps d'Ahmed Osman et de Mustafa Mansouri. Abdelhadi Alami a déjà pris les devant en publiant dans les supports de presse, dont il est propriétaire, un dossier incendiaire sur les dysfonctionnements qui entachent la gestion du RNI. En réaction à cette attaque, le bureau politique du parti de la Colombe a pris la décision de poursuivre les dits magazines pour diffamation et publication d'articles tendancieux à l'encontre du RNI. Dans le même sillon, des voix au sein du RNI s'élèvent pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme un manquement aux engagements pris par Mezouar au lendemain de son élection lors du congrès extraordinaire de Marrakech et qui l'a porté à la présidence du parti. Ces engagements qui insistaient sur la nécessité de rénovation du parti, de la démocratisation de ses structures internes. D'autres critiquent la partialité qui a marqué la désignation des quotas des congressistes au niveau des régions. Le reproche est fait au déséquilibre flagrant dans ces quotas à telle enseigne que la région de Casablanca se trouve moins bien représentée que Taounante ou Agadir. Les observateurs y voient là les graines de la discorde qui feront que le congrès national de juin prochain ne sera pas de tout repos pour Mezouar et son équipe. Le patron du RNI a choisi de prendre l'opinion publique à témoin en invitant ce lundi les représentants de la presse nationale afin de lever toutes les équivoques qui commencent à ternir l'image de ce parti.