Le Real Madrid a accompli une partie des ses projets de la saison 2010-2011 en remportant, mercredi soir au stade Mestalla de Valence, la Coupe du roi d'Espagne, le premier titre en lice après avoir perdu une grande partie de ses chances de se déclarer champion de la ligue espagnole de football. Le match a été un duel entre deux titans voraces qui aspirent à rafler tous les titres et écrasé impitoyablement sur leur chemin leurs adversaires, y compris des champions d'autres ligues européennes. La finale de la Coupe du roi d'Espagne a été un sérieux test pour les deux clubs avant de croiser le fer aux demi-finales de la Champion´s Ligue (27 avril et 3 mai). Avec ce titre en poche, le Real Madrid a récupéré de l'espoir et de la confiance. En face, le FC Barcelone, favori de tous les pronostics, a perdu l'occasion de rééditer ses exploits des deux précédentes saisons. Dans leurs titres, jeudi à la Une, les quotidiens sportifs espagnols reconnaissaient la suprématie des catalans mais aussi les astuces du Real Madrid. La manière avec laquelle le Real Madrid a gagné la partie et pourquoi le Barça a perdu le match sont les deux thèmes qui dominent, jeudi, les commentaires des experts de la Liga. La finale de la Coupe qui se dispute en un seul match est toujours un match où jouent les pieds mais aussi la technique, la stratégie et la chance. Tous les arguments versent dans ce sens. La finale de la coupe a été un duel entre deux entraîneurs, un artiste (Pep Guardiola) et un stratège (José Mourinho). C'est le stratège qui a finalement emporté le butin. Dans une lecture générale du jeu, le matche s'est disputé en trois phases: une première mi-temps avec une forte pression au milieu du terrain du Real Madrid qui a appliqué un marquage de zone sur Messi. Avec une défense avancée, les madrilènes ont eu l'occasion d'ouvrir les premiers la marque à plusieurs reprises. Le Barça, qui excelle dans la circulation de la balle, n'a pu construire son jeu par le trio habituel: Xavi, Iniesta, Messi. Il a dû, pour la première fois cette saison, tenter d'avorter toute incursion des ailiers du Real, Cristiano Ronaldo et Di Maria. L'ensemble du Real Madrid s'est converti en une barrière de défense infranchissable. Seul Ronaldo se trouvait dans le camp du Barça en prévision d'une contre-attaque. En deuxième mi-temps, le Barça a repris les commandes avec une circulation plus rapide de la balle mais toutes les combinaisons de ses joueurs furent avortées dans la surface de réparation des “blancs” à cause de l'accumulation de défenseurs et l'absence d'espace pour effectuer une passe mortelle. Le gardien des buts des “blancs”, Iker Casillas, a dû intervenir à tríos reprises pour dévier la balle qui se dirigeait directement vers le fond des bois. Le Barça devait prendre l'avantage mais il a échoué dans la concrétisation des opportunités qui se sont offertes à sa ligne d'avant. Une troisième phase a commencé avec les prolongations. Le Real Madrid a changé de stratégie, réaménagé ses lignes et placé deux pointes (Ronaldo et Adebayor) devant les bois du Barça, gardés par le deuxième gardien du club, Pinto. Le but de la victoire a été inscrit effectivement par Ronaldo libre de tout marquage à la 102 ème minute, de la première prolongation. Immédiatement, Guardiola a retiré Villa de l'aile gauche pour le remplacer par un semi offensif, le maroco - néerlandais Afellay et placé Piqué comme avant centre. C'étaient des moments de désespoir où même Xavi, l'éminence grise du club, commençait à perdre des passes. Le Real Madrid a ainsi mis fin à une traversée du désert qui dure depuis trois ans sans titre, et du coup à l'hégémonie du Barça sur la Liga. Le duel a une suite puisque les deux clubs auront 180 minutes, aux demi-finales de la Champion´s League, pour démontrer lequel des deux est réellement le meilleur de l'Europe. La victoire du Real était inattendue mais elle est en fin de compte réelle. L'histoire, qui retient uniquement le résultat, ignore le meilleur jeu et la bonne prestation des génies du football dans une finale de coupe. C'est l'éternel duel Barça-Real Madrid qui conditionne l'écriture de l'histoire du football dans le monde.