Alors que la Commission consultative pour la révision de la Constitution poursuit ses réunions avec les partis politiques pour prendre note de leurs propositions, les syndicats, de leurs côtés, travaillent d'arrache-pied pour élaborer leurs visions quant au chantier de la réforme constitutionnelle. Les états-majors syndicaux ont du pain sur la planche pour peaufiner leurs propositions. Mais, il semble qu'ils sont tous unanimes sur un point qu'ils considèrent d'une importance cruciale, celui de maintenir leur représentation au sein de l'institution législative. Contacté par Al-Bayane, Miloudi Moukharik, secrétaire national de l'UMT, a été catégorique, « La Parlement doit être le reflet de toutes les catégories sociales, c'est ainsi que nous nous attachons à la représentation syndicale dans cette instance ». Argument à l'appui, Moukharik souligne que les meilleurs textes légiférés sont l'œuvre des Conseillers représentant des syndicats au sein de la deuxième chambre. « Les textes relatifs au Code du travail, l'Assurance maladie ou le Code de la route auraient été une catastrophe, s'il n'y avait pas une intervention de la part des représentants des salariés pour améliorer l'essence des articles et deviennent conformes aux attentes de la classe ouvrière ». Le nouveau secrétaire de l'UMT met aussi l'accent sur la constitutionnalisation du principe du respect des droits sociaux et économiques dans la Constitution. « Quand la Constitution souligne par exemple le droit des Marocains au travail, la question qui se pose, de quel travail parle-t-on ? Nous, en tant que syndicat nous revendiquons que ce point soit bien précisé, notamment en faisant allusion aux normes internationales de l'OIT », ajoute Moukharik. Même son de cloche pour Larbi Kabbaj de l'UGTM. « Nous sommes attachés à notre droit d'être représentés au sein de la deuxième chambre. Cela nous permet de participer à l'élaboration des textes juridiques », affirme-t-il. Pour lui, « Si ce n'est pas le cas, autant faire un retour au système monocamérisme de l'ère de Hassan II, quand les représentants des syndicats avaient leurs places à côté des élus au suffrage universel ». Les propos de Abderrahmane El Azzouzi, secrétaire général de la FDT, ne diffèrent guère des précédents. « Il faut revoir la question de la non-représentation des syndicats au sein de la chambre. C'est l'un des points que nous allons mettre sur la table de la Commission consultative pour la révision de la Constitution. », Indique-t-il. Et d'ajouter « les syndicats ont toujours joué un rôle important dans la législation ». Autre point souligné par lui, celui des libertés syndicales. « Nous aspirons à une réforme qui donne un sens à ces libertés dont le droit à la grève, et surtout la loi organique qui traine toujours.. », conclut El Azzouzi.