Le Sénégal et l'Union Africaine sont parvenus à une entente pour la création d'une "Cour internationale ad hoc" qui se chargera du procès de l'ex-président tchadien Hissène Habré, réfugié à Dakar depuis plusieurs années. Cette décision intervient à l'issue de longues discussions entre le Sénégal et l'Union Africaine qui se sont avérées enfin concluantes courant la semaine dernière, indique un communiqué d'un collectif d'association des droits de l'homme rendu public lundi à Dakar. Accusé de "crime contre l'humanité, d'acte de torture et de barbarie", l'ancien président tchadien Hissène Habré a trouvé exil à Dakar depuis qu'il a été évincé du pouvoir en 1990. Après de longues concertations infructueuses sur les modalités et le type de juridiction pour juger Habré, le président sénégalais, Abdoulaye Wade avait évoqué la possibilité de renvoyer l'ancien président au Tchad pour qu'il y soit jugé. Or les organisations de défense des droits humains se sont opposées à cette option par crainte que Habré, déjà condamné à mort par contumace par une Cour tchadienne en 2008, ne bénéficie pas d'un procès équitable au Tchad.