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«Sidna Qdar» : Souffrance et lumière
Publié dans Albayane le 27 - 02 - 2011

L'Association d´artistes La Source du Lion de Casablanca a organisé, mardi dernier, une présentation publique - devant un parterre de connaisseurs et d'amis de l'auteur- la pièce de théâtre de Mohamed Kaouti «Sidna Qdar» inspirée de l´œuvre de Samuel Bekett «En attendant Godot» . C'est Rachid Daouani qui a eu la lourde charge de présenter l'auteur de Sidna Qdar, «un érudit de la culture arabe et marocaine», «un fkih de la langue», qui maîtrise parfaitement tant la langue de Molière et celle d'Al Manfalouti que le dialecte. (Lire la présentation ci-contre).
En artiste polyvalent et chercheur, Rachid Daouani a, dans un texte fort en émotions, d'une profonde réflexion, situé l'œuvre de «Sidna Qdar ». «Un long chantier de textes où le théâtre est un terrain par excellence» pour exprimer par les mots, transformés en un combat «en corps à corps, … en maux…». Un renouvellement perpétuel, pendant trois décennies.
Pour Daouani, Mohamed Kaouti a « dépassé le stade de l'adaptation», en «homme pascal» et l'attente du temps, de cet homme « qui viendra ou ne viendra pas». Une attente, comme il dira, métaphysique, a-temporelle, en tant que «inexorable destinée». Il ne s'agit « ni de Dieu, ni de l'idée de Dieu », mais de l'attente de l'attente…
Selon lui, Kaouti, en ajoutant un troisième texte (Acte III), « ouvre «Sidna Qdar» et élève le dialogue de Chaouia-Ouled Hriz pour « créer son propre texte », épitaphes mises en relief pour traduire la lutte des esprits.
Après cette présentation qualitative, l'auteur de Sidna Qdar, a remercié Florence et Hassan Darsi pour l'organisation de cette présentation, a tracé le cadre général de son œuvre. En «chasseur d'amitié» il a rappelé «ce coup de cœur», il y a 24 ans, (le même qui anime Rachid Daouani), à partir de la lecture.
Et, comme tous les hommes de grande lecture, la sagesse est au rendez-vous. «Lisez les textes qui ont traversé les années, les décennies, les siècles», réclame Kaouti, pour « hybrider tant de talents avec les technicités de lecture. Pour lui, les textes de Brecht sont majeurs dans l'écriture et la modernité, comme, d'ailleurs, la séparation chez Musset, le dramaturge.
«Il y a des lectures à faire (et à refaire) et des coups de cœur » à opérer.
Et si «En attendant Godot» a été écrit pour la France, ajoute l'auteur, «Sidna Qdar» a été écrit «pour nous », dans cet espace meublé d' «amour possessif et destructeur», en «phagocytant le texte initiateur» de Samuel Becket.
Et si la première mouture a pris, pour l'auteur, 15 jours en 1986, l'actuel texte lui a pris une année en 2010. Car, un texte de théâtre « est toujours plein de trous à remplir » et cela ne peut être que l'œuvre de dramaturge pour «servir le texte et non l'adaptation».
L'auteur avait jugé de ne pas laisser ce texte tomber dans les oubliettes, car « les gens se font oublier et les œuvres aussi ». Il faudra passer à autre chose, à l'image de la «louha» (planche en bois utilisée dans les écoles coraniques) objet d'effacements perpétuels. Donc c'est un mouvement où « effacer» est un maître mot et Kaouti en appelle aux gens de la modernité et aux générations de la spontanéité, face à « la médiocrité ambiante».
Le troisième acte de Sidna Qdar, les mots sont plus difficiles et l'approche est différente». C'est «un va et vient» incessant entre une culture et une autre (Bible et Coran), avec l'utilisation de l'arabe dialectal. D'ailleurs, l'auteur revendique son militantisme pour « une langue noble, avec son authenticité et sa richesse.
Le débat qui a suivi cette présentation a permis de mieux cerner l'œuvre, tout particulièrement son volet textuel et linguistique, et la valeur de l'apport, en termes de souffrance, exprimées en langue maternelle, dialectale et non en arabe classique ni en français. C'est ce qui a conduit à des échanges intéressants entre l'assistance. Le «loghos» plein de sens et de définitions, surtout dans l'ACTE III, est symbole de l'existence.
Pour Kaouti, le fait d'écrire en dialecte « ne veut pas dire qu'on n'écrit pas bien en arabe classique». Le dialectal ne va pas mourir, affirme-t-il, c'est l'arabe qui est mourant». C'est la langue classique qui est composée et enrichie de dialectes (de Koraiche).
Le langage utilisé est « une langue de souffrance, où chaque mot est une lumière, une souffrance». Et vivent les paradoxes.
C'est le devoir de l'Etat et non des producteurs, d'investir, à bon escient, dans la culture pour la propager.


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