En matière de soins médicaux, il n'existe pas de risque zéro, c'est connu et reconnu par tous les praticiens. En se soumettant au diagnostic du médecin ou au bistouri du chirurgien, le malade sait que la guérison ne lui est pas totalement garantie, et qu'en outre, il n'est pas à l'abri d'une erreur ou d'un accident. Une Lyonnaise de 31 ans qui avait été opérée six mois plus tôt d'une abdominoplastie a vu l'extrémité d'une pince oubliée par le chirurgien qui l'a opéré lui transpercer la peau de son nombril. C'est l'histoire d'une patiente Française, plus précisément une Lyonnaise qui a fait une découverte terrifiante. Cette pauvre dame qui souffrait de douleurs abdominales, était loin de penser que le chirurgien qui l'avait opéré avait oublié un instrument chirurgical dans son abdomen. Prise d'une quinte de toux, elle a vu apparaître près de son nombril l'extrémité d'une pince chirurgicale. Cette mère de deux enfants avait été opérée six mois plus tôt d'une abdominoplastie. Une opération destinée à retendre le ventre et se plaignait depuis à son chirurgien de vives douleurs. Celui-ci lui aurait répondu qu'il s'agissait de suites normales de l'opération. Des bavures médicales, il y en a certainement beaucoup, des erreurs de diagnostic aussi. Il ne faut pas se voiler la face et dire que ce genre de problème n'arrive pas chez nous. On ne sait pas combien d'erreurs médicales sont recensées chaque année, il n'y a pas de statistiques précises sur le sujet, d'études capables de mieux nous éclairer. La question qui se pose est de savoir comment un chirurgien peut-il oublier un instrument dans l'abdomen d'un patient ? Incompétence, étourderie impardonnable, cafouillage inadmissible, fatigue, stress … ? Nul n'est à l'abri d'une erreur médicale, phénomène heureusement rare. Quoiqu'il en soit nous gardons en mémoire plusieurs exemples d'erreurs médicales, qui avaient défrayé la chronique, provoquant l'indignation et la colère des victimes et des membres de leurs familles. Chaque fois que les médias se font l'écho de tels drames et plus particulièrement la TV, un mouvement de sympathie s'empare de l'opinion publique et du mouvement associatif en faveur des victimes. Il est vrai que les erreurs médicales sont un sujet douloureux, que ces erreurs ne sont pas seulement perçues dans leurs conséquences physiques, le cas de cette femme opérée pour un petit problème au niveau de son nez et qui se retrouve sans nez du tout, ou encore celle qui se retrouve avec des lèvres énormes, ou l'autre qui se retrouve avec une oreille plus haute que l'autre. C'est une mutilation pure et simple, c'est un traumatisme psychologique infligé à celles et ceux qui les subissent. Cette histoire de pince oubliée dans l'abdomen de cette patiente par le chirurgien qui l'a opéré pour une abdominoplastie, m'a tellement travaillé l'esprit que j'en viens a parler ici de ces praticiens qui font fortune dans un domaine qui pourtant n'est pas le leur : à savoir la chirurgie esthétique. Le motif de cette vocation usurpée reste l'appât facile du gain .Remodelage du nez, liposuccion visant à réduire les culottes de cheval et autre churcharges graisseuses des jambes, pose de prothèses mammaires. Ils sont nombreux ceux qui proposent leurs services à des prix très attractifs qui ne sont pas facturés. De fait, on est en face d'une pratique qui ressemble à une jungle où les candidates mais aussi les candidats à une rectification de leurs silhouettes corporelles sont souvent égarés. Des dérapages, il y en a souvent, ils résultent d'erreurs commises par le praticien et provoquant des incidents qui peuvent lui valoir des poursuites. Dans la majorité des cas, le chirurgien préfère régler les choses à l'amiable afin d'éviter ces poursuites. Fort heureusement que toute la chirurgie esthétique n'est pas logée à la même enseigne. Ce ne sont pas les techniques qui sont en cause, mais la façon dont elles sont appliquées par des praticiens incompétents qui n'ont pas été formés pour pratiquer de tels actes d'où les erreurs qui peuvent en résulter. La loi du silence L'erreur médicale affecte en moyenne un patient sur dix dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a fini par créer l'Alliance mondiale pour la sécurité des patients. Cette instance a établi diverses recommandations pour réduire le risque d'erreur : prescrire des ordonnances électroniques, standardiser les étiquettes des perfusions, faire signer le chirurgien sur le membre à opérer… Le Maroc est bien loin de cette lutte effrénée contre l'erreur. Chez nous, sensibilité religieuse et culturelle oblige, c'est plutôt la fatalité qui l'emporte. Ce fatalisme, qu'on retrouve également chez les familles des victimes, passe souvent sous silence bien des abus et empêche l'établissement d'un diagnostic sur l'état réel des erreurs médicales. La loi du silence est la règle générale que se soit au sein des cliniques privées ou des hôpitaux publics. Suite à un décès délictuel, de nombreux médecins se contentent d'invoquer la volonté de Dieu et ne manquent pas de présenter leurs sincères condoléances à la famille de la victime. Selon une étude Américaine, l'erreur médicale est devenue la huitième cause de mortalité aux Etats-Unis devant les accidents de la route et les cancers du sein. On dénombre également 40 000 morts au Royaume-Uni et quelques milliers en France. Et au Maroc combien sont ils ? Dieu seul le sait.