Le phénomène de porter le maillot de l'équipe nationale par les footballeurs professionnels marocains continu de faire échos, chez nous comme chez eux dans leurs pays d'adoption. L'égoïsme de certains et les atermoiements des autres font en sorte que la sélection du Maroc dépend toujours de leurs vœux voire, leurs décisions de jouer ou non pour le Maroc. Les derniers acteurs sont Nacer Chadli qui a pris la décision finale d'évoluer à la sélection des Pays-Bas après avoir joué un simple match amical avec le Maroc contre l'Irlande du Nord et son ami Mehdi Carcela qui, après plusieurs réflexions a fini par choisir le Maroc. D'autres footballeurs marocains nombreux en Europe, encore jeunes et se cherchant encore, n'ont pas le calibre de jouer ni en sélection nationale de leur pays d'adoption ni de leur pays d'origine. Ce qui ne justifie guère la réaction du président de la FRMF, qui a fait de l'affaire Carcela une cause nationale principale pour le convaincre d'opter pour le Maroc. Certes, Carcela harcelé par les entraîneurs de son équipe, Standard de Liège, et celui de la sélection nationale belge pour jouer avec la sélection belge, a été contraint de recourir à la justice du Tribunal international du TAS qui lui a donné gain de cause pour jouer avec le Maroc. Une affaire que le premier homme de la fédération aurait dû laisser quelqu'un d'autre s'en occuper et aider ce joueur, d'un père espagnol, à prendre confiance en lui-même pour faire le bon choix entre le Maroc et la Belgique ou l'Espagne au vu de sa triple nationalité. La sélection du Maroc avait ses joueurs professionnels mais aussi locaux, des joueurs qui ont brillé et remporté le Ballon d'Or dans le temps. Le dernier à avoir eu ce prestigieux trophée n'est autre que Mustapha Hajji en 1998. Hajji a joué deux coupes du monde avec le Maroc en France en 1998 et aux Etats-Unis en 1994, lorsqu'il avait exprimé ses vœux d'aller sur les traces de Mustapha El Haddaoui qui l'a séduit lors du Mondial de 1986, au moment où il était encore jeune. Mustapha Hajji avait choisi le Maroc sans aucune hésitation ni réserve en 1993, à l'occasion du dernier match contre la Zambie, qualificatif pour le Mondial américain, comme l'a également fait Mbarek Boussoufa qui a récemment décliné l'offre du sélectionneur des Pays-Bas. Par contre, Khalid Boulahrouz et Brahim Afelay qui voulaient jouer le Mondial 2010, ont choisi les couleurs des Pays-Bas. C'est tout à fait de leur droit, eux qui sont nés en Europe d'une mère ou d'un père ou les deux de nationalité marocaine. Du fait qu'ils ont grandi et ont été formés ailleurs, chez leurs clubs respectifs, ils ont tout leur droit de porter le maillot de la sélection qui leur semble bonne. Le Maroc qui avait participé à quatre mondiaux, avait eu le mérite d'être le premier pays africain à avoir brisé la tradition de la simple participation africaine de se contenter seulement de jouer le premier tour. Il a eu l'honneur de se qualifier pour les huitièmes de finale lors du second mondial mexicain. Il avait confirmé, non seulement son statut de grande sélection marocaine mais aussi de tout un continent qui allait prendre confiance et faire mieux lors du mondial suivant en 1990 avec le Cameroun qualifié pour les quarts de finale tout comme le Sénégal au Mondial 2002. Pour l'histoire, lors du Mondial mexicain, le Maroc a pris le meilleur sur de grandes équipes de différentes écoles de football comme la Pologne et l'Angleterre qu'il a tenues en échec (0-0) avant de dominer le Portugal par (3-1) et sortir, la tête haute, face à l'Allemagne auteur d'une petite victoire et dans la douleur (1-0). Et dire que l'exploit réalisé pendant ce Mondial a été assuré par une équipe nationale dont l'ossature était composée des joueurs évoluant au championnat national, comme le gardien Zaki, Khalifa, Lamriss, Biaz, Bouyahyaoui, Khairi, Timouml… autour de Dolmy, le maestro. Seulement trois à quatre joueurs professionnels y étaient sollicités et se relayaient pour justifier leur titularisation à savoir les frères Krimau, Merry Mustapha, Amanallah… et Bouderballa ainsi qu'El Haddaoui, ces deux derniers venaient de tenter leur première expérience en Suisse, respectivement à Sion et à Lausanne. Voilà un peu l'histoire et le passé glorieux d'une sélection nationale qui a bien tourné avec ses joueurs locaux et qui restent lauréats d'un championnat à la hauteur et fort de ses grands clubs. Des clubs qui ont fait que le Maroc avait sa propre sélection locale et ses propres footballeurs capables de le représenter dignement. Le Maroc pourra avoir encore mieux pourvu que ses responsables à la fédération et au sein du ministère de tutelle fassent plus de réalisme, de rigueur et de professionnalisme. Il faut valoriser le produit local et renforcer le championnat national, la première matière nécessaire est toujours là. L'équipe nationale appartient à tous les joueurs, qu'ils soient locaux ou professionnels, ici ou ailleurs. Le Maroc en compte beaucoup… Il suffit d'y croire et de faire le bon choix.