Une quinzaine d'élus des deux Chambres du Parlement ont multiplié les rencontres mardi et mercredi au siège du Parlement européen à Strasbourg (Est de la France) dans le cadre d'une nouvelle approche visant à combler le déficit en contacts et à assurer une meilleure présence du Maroc, à l'avenir, dans l'enceinte de l'assemblée des élus des 27 pays de l'Union européenne. Cette visite qui intervient au lendemain de la remise du rapport de la mission d'enquête du Parlement marocain sur les incidents de Laâyoune, leur a permis notamment de revenir avec leurs interlocuteurs sur la résolution précipitée et injuste du Parlement européen à ce sujet. La délégation de membres de la Chambre des représentants, dont notamment Mme Fatiha Laayadi, première vice-présidente de la Commission des Affaires étrangères, et de la Chambre des Conseillers, a eu des entretiens avec une quinzaine d'eurodéputés de droite et de gauche, sur la question du Sahara, de la démocratie, de la situation des droits de l'Homme au Maroc, et sur le développement de la situation en Tunisie ainsi que sur les questions de sécurité dans la zone sahélo-saharienne. Dans des déclarations à la MAP, les membres de la délégation appartenant à différents groupes, ont souligné, que face au reproche “de la politique de la chaise vide” qui leur a été fait par leurs collègues européens, ils sont venus dire qu'ils se sont déplacés “massivement pour marquer leur présence et discuter dans un esprit d'ouverture et sans aucun tabou de toutes les questions”. Ils ont assuré qu'ils seront “d'avantage présents sur le terrain” en vue de mettre en place un nouveau cadre institutionnel pour l'avenir entre le parlement marocain et le parlement européen, dans une démarche plus dynamique et plus offensive afin que la voix et les positions marocaines soient prises en compte par une assemblée qui a été encline à suivre les thèses des adversaires du Maroc relayées par des eurodéputés, notamment les Espagnols du Parti Populaire. Dans ce sens, les élus marocains ont rencontré des parlementaires espagnols et portugais du groupe PPE, tels MM. José Francisco Millan, Mario David, vice-président du groupe, et Jorge Morgado, coordinateur du même groupe. Ils ont également eu des contacts avec les socialistes portugais Ana Gomes et espagnole Inès Ayala, ainsi qu'avec des libéraux. D'autres entretiens ont été programmés avec les membres de la commission mixte et des membres de la délégation avec le Maghreb, dont le président Pier Antonio Panzeri (Italie) et l'eurodéputé français Gilles Pargneaux qui s'était illustré par un vibrant plaidoyer contre l'adoption de la résolution du Parlement européen à la suite du démantèlement du campement de Gdim Ezik. A l'issue de ces contacts intenses étalés sur deux jours, les élus marocains ont assuré qu'un pas en avant a été franchi dans la coopération entre les deux parlements et que les élus européens ont montré disponibilité et écoute du point de vue des députés et conseillers marocains. Pour eux, il s'agit, maintenant, de multiplier les contacts pour une meilleure compréhension et entente afin de préserver la relation stratégique entre le Maroc et l'Europe des nuisances conjoncturelles et de conforter le “statut avancé” qui lie les deux parties au niveau institutionnel ainsi que le futur statut de “partenaire pour la démocratie” auprès de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. La délégation était composée des députés Ouadii Benabdellah (RNI), Nezha Ouafi (PJD), Fatiha Laayadi (PAM), Horma Allah Mohamed Lamine (PI), Hassan Oublekass (USFP), Brahim Zerkdi (MP), El Hassan Mabkhout (Alliance des Forces progressistes), et des Conseillers Ali Salem Chegaf (USFP), Jamal Bounhir (PAM), Abdelkbir Berkia (PI), Hassan Oukacha (RNI), Driss Merroun (MP) et Abdellatif Oumou (PPS).