Elu meilleur joueur du RC Lens pour l'année 2010, Adil Hermach gravit les échelons très sûrement. Désormais capitaine, il attire forcément les regards d'autres clubs. Mais le milieu garde les pieds sur terre. Ainsi, lorsqu'on lui demande si des recruteurs se renseignent sur lui, il répond : « Oui, et ça fait plutôt « kiffer » quand des clubs viennent aux nouvelles, mais il n'y a rien de concret pour l'instant, je ne vais donc pas m'emballer pour du vent. » On pourrait logiquement penser qu'une relégation du RC Lens pourrait changer bien des choses à son plan de carrière. S'il le reconnaît, l'intéressé ne l'imagine pas : « Je ne préfère pas y penser. Mais si tel est le cas, je discuterai forcément de mon avenir avec mes dirigeants. » Interrogé par le journal français de “La Voix du Nord”, l'international Marocain, Adil Hermach fait le point sur son début de saison, et revient également sur son passage en Belgique, qui s'est d'ailleurs mal passé. Le milieu de terrain Marocain progresse au fil des rencontres, capitaine du RC Lens, Adil Hermach est considéré comme le patron au milieu de terrain. Au cas ou l'international Marocain quitterait le RC Lens, Adil Hermach livre ses petites préférences, entretien ... - Adil Hermach, vous êtes Lensois de l'année 2010, cela vous surprend-il? Déjà cela me fait énormément plaisir car cela vient de personnes qui connaissent le football. Surpris ? Non, car je pense avoir été pas trop mal cette année, et oui parce que je suis plutôt un joueur de l'ombre. Ce n'est pas moi qui vais dribbler trois joueurs et marquer un but derrière, mon jeu dépend surtout du collectif. - Que retenez-vous de cette année 2010? “D'abord le maintien acquis avec Lens et une belle onzième place en mai, ensuite que j'ai prouvé que je pouvais jouer en Ligue 1. C'était un vrai test dans ma carrière car après notre passage en L2 les gens se posaient beaucoup de questions, sur nous, sur moi.” - Justement, avez-vous parfois «gambergé»? “Parfois, oui, parce qu'il faut savoir se remettre en cause. Je pense être lucide sur mes performances. Après un match, je suis capable de vous dire si j'ai été bon ou si j'ai été “à la rue”.” - Vous avez parfois traversé des moments difficiles, comme lors de votre prêt à Roulers, en Belgique, en 2007-2008? “Quand j'étais là-bas, c'est clair que je me suis souvent demandé où j'avais atterri et quelle allait être la suite de ma carrière. On jouait devant deux mille personnes, je ne comprenais rien car tout le monde parlait en flamand et pour couronner le tout je m'étais un peu embrouillé avec le coach. À ce moment-là, je n'étais pas du tout certain de revenir à Lens.” - Votre statut a bien changé depuis... “Et le regard des gens aussi. Désormais, j'ai plein de nouveaux potes (ironique). Alors il ne faut pas se laisser bouffer et savoir faire le ménage autour de soi. Mais cela ne m'empêche pas de rester le même. La grosse tête, ce n'est pas le genre de la maison.” - Désormais, vous gagnez bien votre vie, quel est votre rapport à l'argent ? “À part les voitures et les fringues, car il faut bien se faire plaisir un peu quand même, je suis quelqu'un de raisonnable. Je ne suis pas non plus du genre à poser quatre bouteilles sur la table à quatre heures du mat'. En fait, je suis plutôt du genre “tout terrain”. Je roule en Mercedes ou en Clio, on peut me trouver dans un snack à cinq euros la formule et le lendemain dans un restaurant parisien très classe. Enfin, grâce à l'argent que je gagne, j'essaie de sortir mes parents de leur milieu modeste, c'est ma façon de faire, c'est personnel.” - L'équilibre familial, c'est important pour vous ? “Sans mes parents, je n'y serais jamais arrivé. Quand j'étais gamin et que j'avais besoin d'une paire de crampons, ils se mettaient dans le rouge pour me les acheter.” - Ont-ils cautionné vos rêves ? “Mon père a toujours été derrière moi. Quand j'avais sept ans, il voyait que je tapais tout le temps dans le ballon alors il est allé voir le responsable des débutants dans le club de mon village, dans le Gard. Quand il m'a inscrit au foot, je me voyais déjà passer à la télé (rires), alors que je n'y regardais même pas les matchs, vu qu'on n'avait pas Canal+ à la maison. Plus tard, il était de tous les déplacements. Il était routier et avalait les kilomètres toute la semaine, le week-end il remettait ça pour venir me voir jouer à plus de deux ou trois cents kilomètres de Nîmes.” - À partir de quand vous êtes-vous dit «il y a un coup à jouer»? “À 15 ans. Je devais débuter la saison en nationaux jeunes avec Nîmes et je suis rentré de vacances du Maroc avec un mois et demi de retard. Mon coach de l'époque, Michel Benezet, m'a “tué”. C'est là que j'ai compris que le foot ça devenait sérieux et, surtout, qu'on comptait sur moi.” - Vous avez-la double nationalité, mais vous avez choisi la sélection du Maroc, pourquoi? “Sérieusement, vous m'auriez vu un jour appelé en équipe de France ? Il ne faut pas rêver, je ne suis pas fou. Même si j'avais déjà été appelé en équipe de France jeunes, dès que j'ai eu la possibilité d'intégrer l'équipe nationale marocaine, je n'ai pas hésité, j'ai foncé. Je ne regrette pas. Quand tu joues pour le Maroc, c'est plus que du foot. On fait des voyages incroyables, on découvre d'autres cultures et mon petit doigt me dit qu'on a une équipe et le staff qu'il faut pour réussir de grandes choses dans les années à venir.” - L'avenir, vous le voyez comment pour le RC Lens ? “Au club, personne dans l'effectif n'y trouvera son compte si on n'arrive pas à se maintenir. J'ai à coeur qu'on s'en sorte et pour l'instant je ne regarde pas plus loin que cela.” - Des recruteurs doivent se renseigner sur vous, non? “Oui, et ça fait plutôt “kiffer” quand des clubs viennent aux nouvelles, mais il n'y a rien de concret pour l'instant, je ne vais donc pas m'emballer pour du vent.” - Et si Lens descend? “Je préfère ne pas y penser. Mais si tel est le cas, je discuterai forcément de mon avenir avec mes dirigeants.” - Quel maillot vous fait rêver? “Dans mes rêves les plus fous, le maillot blanc du Real Madrid. Mais dans le domaine du possible, il y a Marseille, Paris, Lyon. Car même si Lens est dans la difficulté, question standing, il n'y a pas trente-six mille clubs au-dessus.” - Un souhait pour 2011? “D'abord la santé pour la famille, le maintien en Ligue 1 ensuite.”