Le sujet d'aujourd'hui est d'actualité, il traite essentiellement des médicaments, surtout ceux que l'on retire du marché à cause des effets indésirables qu'ils entrainent chez certaines personnes. Des effets qui peuvent dans certains cas être dramatiques et même causer la mort de certains patients. Le point sur ces médicaments que l'on retire du marché. Chaque année, on note la disparition de tel ou tel produit médicamenteux des officines. Cette disparition n'est pas le fruit d'un hasard, elle est dans la majorité des cas motivée par un souci de protection des individus. En d'autre terme, c'est un retrait du médicament pour des raisons de sécurité sanitaire. Les exemples des médicaments qui ont été retirés du marché foisonnent , les plus médiatisés sont le Staltor (cérivastatine), Vioxx (rofécoxib), Sibutral (sibutramine), Acomplia (rimonabant), Avandia (rosiglitazone), Mediator (benfluorex), parmi d'autres médicaments ? Quel est leur point commun ? Tous ont été retirés du marché au cours des dernières années, en raison d'effets indésirables d'une gravité disproportionnée par rapport aux bénéfices qu'ils apportaient aux patients. Dans chaque cas, ces effets indésirables étaient connus depuis longtemps, ou prévisibles. Connus, parfois dès leur mise sur le marché, car ils avaient été repérés lors des premiers essais cliniques. Ou prévisibles, par raisonnement pharmacologique, ou au vu de la parenté chimique du médicament avec des médicaments aux effets indésirables graves avérés. Des effets qui, dans certains cas, ont été la cause de centaines, voire de milliers de morts. Les exemples de ces produits qui ont tué sont nombreux. Dans certains cas, on savait, mais on a laissé faire. La loi du silence Le laboratoire ayant commercialisé le Vioxx entre 1999 et 2004, n'a pas publié le résultat de ses recherches qui montraient dès 2001 que son médicament augmentait nettement le risque de crise cardiaque. Résultat : plus de 30 000 morts, rien qu'aux Etats-Unis. En France 2 médicaments anti-cholestérol de la famille des Cérivastatines, le Staltor et le Cholstat ont été brusquement retirés du marché au mois d'août 2007. On avance le chiffre de 52 décès causés par ces médicaments et de 1100 personnes présentant de graves atteintes musculaires. Là aussi les autorités scientifiques et sanitaires de différents pays (la Food And Drug Administration américaine (F.D.A.) l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (A.F.S.S.A.P.S.) et l'Agence européenne des médicaments de Londres) étaient informées Depuis plusieurs mois, des complications graves survenues après la prise de ces deux médicaments. On peut encore aujourd'hui s'interroger sur les raisons exactes du retard dans la décision de retrait du marché de ces produits Autre produit qui a été lui aussi retiré pour effets indésirables, il s'agit d'Acomplia, ce médicament destiné aux personnes obèses ou en surpoids, les risques de se soigner avec l'Acomplia sont désormais supérieurs aux bénéfices que le médicament peut apporter au patient. Plus grave , le Médiator qui était à l'origine réservé aux diabétiques en surcharge pondérale ou présentant une hypertriglycéridémie puis prescrit aux personnes désireuses de perdre du poids. Entre 1976 et 2009, plus de 500 patients seraient morts en France pour avoir pris du Mediator. Et plus de 3500 auraient été hospitalisées pour des lésions des valves cardiaques. Dès 2000, la revue scientifique américaine Circulation publiait un article détaillant les effets néfastes de la norfenfluramine (le métabolite du Mediator) sur les valves cardiaques, alerte reprise en 2007 par le prestigieux New England Journal of Medicine. D'autres articles scientifiques suivront notamment dans Plos One. Or le Mediator n'est pas un produit inconnu puisqu'il s'agit d'un dérivé des amphétamines, chimiquement proche d'un autre médicament de Servier, l'Isoméride, retiré lui aussi de la vente en 1997. Le laboratoire ne pouvait donc pas ignorer que l'Isoméride et le Mediator ont le même métabolite toxique Le Maroc décide le retrait des spécialités à base de Dextropropoxyphène. Vaut mieux tard que jamais Un communiqué du ministère de la santé nous informe que le 26 Novembre 2010 et suite à la publication des résultats des dernières études menées au sujet de la prescription des médicaments à base du principe actif «dextropropoxyphène», mettant en cause le risque de toxicité cardiaque, le Ministère de la Santé a réuni d'urgence la Commission nationale consultative de pharmacovigilance et a décidé le retrait de toutes les spécialités pharmaceutiques à base de Dextropropoxyphène. Le Di-Antalvic, ainsi que tous ses génériques sont ainsi tout particulièrement visés et vont être interdits a partir du 31 Janvier 2011. Le problème réside dans le fait que ce médicament, qui a la vertu de calmer, de diminuer les douleurs, est très souvent prescrit en association avec du paracétamol ou de l'ibuprofène, une substance anti-inflammatoire. Ainsi combinés, ces éléments entrainent souvent une intoxication des patients, pouvant occasionner leur mort. Il convient de signaler que le dextropropoxyphène a déjà fait l'objet de son retrait de la vente en Suisse en 2003, en Suède en 2005, il en a été de même en Angleterre depuis l'an dernier. En janvier 2009 la Food and Drug Administration (FDA) s'est déclarée favorable à son retrait du marché américain. Au vu de l'avis émis par les membres de la commission qui ont jugé le rapport bénéfice/risque défavorable en raison du risque de toxicité cardiaque, le Ministère de la Santé, pour des raisons de protection de la santé des patients, a décidé les mesures suivantes : Le retrait effectif du marché marocain de toutes les spécialités pharmaceutiques contenant du Dextropropoxyphène à partir du 31 Janvier 2011. C'est vrai que nous accusons un sacré retard, mais ne dit-on pas qu'il vaut mieux tard que jamais. Les mesures décidées par le ministère de la santé Mesure N°1 : Le retrait effectif du marché marocain de toutes les spécialités pharmaceutiques contenant du Dextropropoxyphène à partir du 31 Janvier 2011. Mesure N°2 : Demander aux établissements pharmaceutiques industriels, détenteurs des autorisations de mise sur le marché de ces médicaments : • Le rappel de tous les lots disponibles sur le marché national ; • La destruction des lots rappelés ainsi que ceux détenus dans leurs stocks ; • La transmission P.V de destruction à la direction du médicament et de la pharmacie. Mesure N°3 : Demander aux prescripteurs : • Qu'ils ne doivent plus prescrire de médicaments contenant du Dextropropoxyphène à de nouveaux malades ; • Qu'ils doivent reconsidérer la prise en charge antalgique des malades actuellement traités par le Dextropropoxyphène sur la base des alternatives thérapeutiques disponibles actuellement sur le marché marocain. La liste de ces médicaments sera mise à leur disposition. Mesure N°4 : Assurer une large diffusion de ces mesures auprès de l'ensemble des professionnels de santé Les dix médicaments mis en cause Actos : traitement du diabète de type 2. Risques : insuffisance cardiaque... Adartrel : syndrome des jambes sans repos. Risques : comportements impulsifs, libido exacerbée... Di-Antalvic : antidouleur. Risques : troubles psychiatrique et cardiovasculaire. Hexaquine : crampes musculaires. Risques : troubles du rythme cardiaque, réactions allergiques sévères... Intrinsa : baisse du désir chez les femmes après ablation des ovaires et de l'utérus. Riques : pilosité aggravée, acné, troubles hépatiques, prise de poids... Ketek : infections respiratoires. Risques : faiblesse musculaire, pertes de connaissance, troubles visuels... Nexen : arthrose et règles douloureuses. Risques : troubles du foie parfois mortels, hépatites fulminantes... Vastarel : vertiges, acouphènes, angines de poitrine, troubles du champ visuel. Risques : tremblements, troubles de la marche et des jambes sans repos, syndromes parkinsoniens... Zyprexa : schizophrénie et troubles bipolaires. Risques : obésité sévère, hyperglycémie... Zyban : sevrage tabagique. Risque : hypertension artérielle. Cette liste regroupe certains produits qui ne seront plus commercialisés en France au plus tard à partir de 2012, c'est en tous les cas se que laisse penser les différents organes spécialisés. Qu'en est-il du Maroc ?