En dépit d'un solde positif des Comptes Spéciaux du Trésor (hors fonds de soutien des prix et fonds spécial routier) de 2,4 milliards DH, l'évolution des recettes et des dépenses ordinaires à fin septembre 2010 a dégagé un solde ordinaire positif de 9,9 milliards DH contre 28,6 milliards à fin septembre 2009. Compte tenu du léger repli des recettes fiscales et de la hausse des charges de compensation, le déficit budgétaire a atteint 19,6 milliards DH, après un excédent de 6,7 milliards à fin septembre 2009. Le Trésor a dégagé un besoin de financement de 18,5 milliards DH après un excédent de 10 milliards au titre de la même période de 2009, indique la Direction des Etudes et des Prévisions Financières -DEPF-. Au terme des neuf premiers mois de 2010, les recettes fiscales ont enregistré une légère baisse de 0,9% par rapport à fin septembre 2009 après une baisse de 10,1% l'année dernière. Selon la DEPF, cette évolution découle du repli des recettes des impôts directs de 14,6%, atténué par la hausse de celles des impôts indirects de 14%, des droits de douane de 8,6%, en lien avec la hausse des importations taxables, et des droits d'enregistrement et de timbre de 4,2%. Selon la dernière note d'information de la DEPF, la baisse des recettes des impôts directs est imputable, d'une part, à la baisse des recettes de l'IS de 18,2% pour atteindre 29,4 milliards DH à fin septembre 2010 et, d'autre part, à la baisse des recettes de l'IR de 8,9% pour atteindre 18,4 milliards DH en lien avec le réaménagement du barème de cet impôt. Quant aux recettes des impôts indirects, leur augmentation est attribuable essentiellement à la hausse des recettes de la TVA de 17,9% suite à l'appréciation de la TVA intérieure de 14,9% et de la TVA à l'importation de 20,3%, ainsi qu'à l'accroissement des recettes des TIC de 6,3%, sous l'effet de la hausse des TIC sur les tabacs de 6,2% et des TIC sur les produits énergétiques de 4,7%. 20 milliards DH pour la compensation De leur côté, les dépenses ordinaires se sont inscrites en hausse de 13,8% à fin septembre 2010, comparativement avec la même période de l'année précédente après une baisse de 7,4% l'année dernière. Les analystes de la DEPF expliquent cette évolution par l'augmentation des dépenses de compensation qui sont passées de 8,2 milliards DH à fin septembre 2009 à 20 milliards à fin septembre 2010 (soit 11,8 milliards DH de plus), sous l'effet, rappelle-t-on, de la hausse des cours mondiaux des matières premières particulièrement les produits pétroliers. Les charges en intérêts de la dette ont, par contre, reculé de 2,9%, suite à l'effet conjoint de la baisse de celles de la dette extérieure de 23,6% et de la hausse de celles de la dette intérieure de 1,9%, note la DEPF. Hors dépenses de compensation, les dépenses ordinaires n'ont progressé que de 2,9%. Pour ce qui est des dépenses d'investissement du budget de l'Etat, elles ont été réalisées à hauteur de 69,1%, totalisant ainsi 31,9 milliards de dirhams à fin septembre 2010. Par rapport à fin septembre 2009, ces dépenses ont diminué de 4,1%. Légère amélioration des avoirs extérieurs Pour le troisième mois consécutif, les avoirs extérieurs nets ont enregistré une progression, en glissement mensuel, qui a atteint +1,8% à fin septembre 2010 pour se chiffrer à 182,1 milliards DH. De ce fait, leur rythme de baisse par rapport à fin décembre 2009 s'est atténué, passant de -7,2%, à fin août, à -5,5% à fin septembre. De même, en glissement annuel, leur rythme de fléchissement a décéléré, passant de -9,1% ou -19,2 milliards DH à fin septembre 2009 à -5,4% ou -10,5 milliards à fin septembre 2010. En octobre, les avoirs extérieurs nets ont enregistré une amélioration notable, notamment ceux de Bank Al Maghrib (+3,6% par rapport à fin décembre 2009 pour atteindre prés de 183 milliards DH), sous l'effet de l'encaissement par le Trésor, en date du 5 octobre, d'un montant de 11,1 milliards DH correspondant à une émission internationale en euro.