Au cours de l'appel d'offres du 4 novembre 2010, Bank Al Maghrib a servi un montant de 10 milliards au titre des avances à 7 jours au taux de 3,25% pour un montant demandé de 25,42 milliards de dirhams. L'institut d'émission a ainsi injecté 1 milliard de dirhams supplémentaires par rapport à la semaine dernière. D'après Attijari Capital Markets, les réserves obligatoires sont excédentaires, une bonne nouvelle que le marché monétaire a accueilli avec un grand enthousiasme, permettant ainsi de contenir les taux interbancaires proche du taux directeur à 3,25% et les taux repos à 3,15%. Les analystes financiers de Attijari Capital Markets estiment que le marché reste à l'équilibre, sous l'action conjointe de l'argentier de l'état et de l'institut d'émission. En effet, sans le soutien du trésor, les 10 milliards de dirhams injecté par la banque centrale via ses avances à 7 jours en hausse d'un milliard supplémentaire par rapport à la semaine dernière n'auraient pas pu satisfaire le besoin du marché. En réalité, le trésor a renforcé la donne, en plaçant 4 milliards de dirhams pendant 7 jours à 3,15%. Cette injection a permis, outre le fait de consolider l'équilibre du marché, de contribuer à la baisse des taux repos à 3,10 JJ, notent les analystes de la banque d'affaires. En effet, les taux repos ont renoué avec leur niveau habituel après la hausse des taux repos JJ à 3,20% provoqué par la hausse du taux de placement de l'excédent de trésorerie de l'argentier de l'état la semaine dernière. «Nous estimons que pour cette semaine (du 8 au 12 novembre), le marché restera équilibré avec des taux repos à 3,15% et des taux interbancaires à 3,25%. Trend baissier sur le marché obligataire Le trend baissier qui a touché la courbe des taux primaire depuis le mois d'octobre provoqué par la pénurie en papier neuf, occasionne une perte de 7 pbs pour le 2 ans. En effet, après le long terme la semaine dernière, c'est au tour du moyen terme d'accuser une baisse des taux engendrée par les faibles taux de rémunération tolérés par les prêteurs de fonds, note Attijari Capital Markets. Les investisseurs en bons de trésor ont porté un intérêt assez particulier au court et moyen terme, principalement les maturités 13 semaines et 2 ans. De ce point de vue là, ces deux maturités se sont emparées de plus de 70% de la demande globale, avec un montant de 6 milliards de dirhams chacune, commentent les analystes de la banque d'affaires. Si d'un coté le court terme a accumulé plus de 60% de la demande globale, le trésor ne voyait pas les choses du même œil, puisque d'un autre coté il a décidé de ne pas satisfaire cette tranche de maturité servant uniquement la maturité 2 ans à hauteur de 2 milliards de dirhams. En effet, les besoins estimés pour ce mois ont atteint les 9 milliards de dirhams contre 1 milliard le mois dernier. Le trend baissier de la courbe des taux pourrait donc facilement revirer à la hausse les prochaines semaines, selon les mêmes analystes. La liquidité en amélioration L'INAC (Institut national d'analyse de la conjoncture) indique dans sa dernière lettre de conjoncture que le marché monétaire reste en sous liquidité aux trois premiers trimestres de l'année 2010. Les interventions instantanées de Bank Al-Maghrib ont pu dissiper, quelque peu, les tensions sur ce marché. Le taux d'intérêt interbancaire (3,28%) s'est situé légèrement au dessus du taux directeur de Bank Al-Maghrib (3,25%), au deuxième trimestre. Le marché bancaire subit encore les conséquences de plusieurs facteurs restrictifs de liquidité, en l'occurrence le déficit de la balance commerciale et la baisse des investissements directs étrangers. La liquidité monétaire pourrait légèrement s'améliorer, à partir du quatrième trimestre 2010, en raison, d'une part, de l'emprunt international contracté récemment par le trésor public et, d'autre part, de la cession de 40% du capital de Méditel à un opérateur étranger. Les taux d'intérêt interbancaires pourraient, ainsi, évoluer à des niveaux proches du taux directeur. Le rythme de financement monétaire de l'économie commence à reprendre légèrement. Le flux net de la masse monétaire semble renouer avec un nouveau cycle de croissance conjoncturelle, à partir du quatrième trimestre 2009. Toutefois, la cadence de progression est lente, le flux se situe encore en dessous de sa moyenne de long terme. L'encours de la masse monétaire, au deuxième trimestre 2010, a augmenté de 1,4%, en glissement trimestriel. Les créances sur l'économie ont contribué pour 2,2 points à cette évolution. Le flux de ces créances s'est favorablement orienté, à la suite du redressement des crédits de trésorerie et, dans une moindre mesure, des crédits immobiliers. Bons de trésor : Hausse du taux moyen Le financement du Trésor sur le marché des adjudications a connu une reprise à partir du quatrième trimestre 2009 et les levées des fonds ont été orientées, essentiellement, vers les maturités à court et moyen termes. Par conséquent, un ajustement à la hausse des taux d'intérêt sur ce marché a été enregistré. Le taux d'intérêt moyen des bons à un an s'est élevé de 3,37%, au quatrième trimestre 2009, à 3,62% au premier trimestre 2010 et à 3,55% au deuxième. Le taux moyen à cinq ans s'est accru à 3,95% au premier trimestre 2010, avant de se stabiliser à 3,90% au deuxième.