Le Conseil de la ville de Casablanca tiendra, sur fond de vives contestations, ce mardi, sa session ordinaire au titre du mois d'avril. Pratiquement, tous les points inscrits à l'ordre du jour font l'objet de discorde entre les membres du Bureau, la majorité des élus et le président du Conseil Mohamed Sajid. La session s'annonce houleuse. Après un premier report, faute de quorum, le conseil de la ville de Casablanca se réunira ce mardi en session ordinaire à la grande salle de la wilaya à partir de 9 heures. La session s'annonce houleuse en raison des divergences qui ponctuent ces derniers temps la majorité ayant porté Mohamed Sajid aux commandes de la mairie. Les points inscrits à l'ordre du jour n'ont pas été validés par les membres du bureau et les commissions. En signe de protestation, les élus avaient boycotté la première réunion de cette session. Seuls 18 sur les 147 membres que compte le Conseil avaient signé les feuilles de présence le 29 avril dernier. Ce qui avait contraint le maire à reporter sine die les travaux de ladite session. Ce mardi, la session se tiendra avec ou sans quorum. Mais, les mêmes points inscrits à l'ordre du jour ont été maintenus en dépit des protestations des membres du Bureau et de la majorité des élus de la ville. Ces derniers contestent notamment le projet du maire d'autoriser la Lydec d'acquérir pas moins de 85 hectares dans différentes zones de la ville, notamment à Sidi Bernoussi et Sidi Moumen, pour la réalisation de bassins d'orages pour faire face aux inondations. Alors que ces bassins, selon des membres du Conseil, devraient être réalisés par les promoteurs immobiliers ayant bâti dans les zones touchées. Les élus protestent également contre la décision du maire de céder à des particuliers des parcelles de terrains occasionnés par les réalisations des routes dans la ville. Ces parcelles, font savoir des élus, devraient servir pour la création d'espaces verts, ô combien importants dans une métropole de plus en plus polluée et de plus en plus urbanisée et où les habitants sont condamnés à se contenter de zone de verdure dérisoire, à peine 1m2 pour chaque habitant, selon l'inspection régionale du Grand Casablanca, relevant du ministère de l'aménagement du territoire, de l'eau et de l'environnement. Ce qui est très en dessous de la norme requise à savoir 10 m2 pour chaque habitant. Et encore loin des normes reconnues par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui sont de l'ordre de 20 m2 par habitant. Ces points, objets de discorde susciteront de chauds débats lors de la session de ce mardi. Selon des sources concordantes, un autre point concernant la réforme du règlement interne du Conseil provoquera aussi de vives polémiques. Le maire cherche à limiter la durée d'intervention des élus dans le cadre des «points d'ordre» à deux minutes et ne plus intervenir par la suite. Seul le chef du groupe aura le droit à la parole. C'est une manœuvre de nature à mater les élus, précisent les mêmes sources. La session de ce mardi mettra à rude épreuve la majorité sur laquelle s'est toujours basé le président pour faire passer ses projets de budgets et les comptes administratifs de la Commune.