Les travaux de la troisième édition de la World Policy Conference (WPC) se sont ouverts samedi matin à Marrakech, avec la participation d'éminentes personnalités du monde politique et économique. La cérémonie d'ouverture de cette rencontre internationale a été marquée par le message adressé par SM le Roi Mohammed VI aux participants, dont lecture a été donnée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Taib Fassi Fihri. Dans ce message, le Souverain a rendu hommage au Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki Moon, pour ses efforts visant la promotion de la paix et de la stabilité dans le monde. «Nous saluons en particulier les efforts généreux qu'il (Ban Ki Moon) ne cesse de déployer pour la promotion de la paix et de la stabilité dans le monde, ainsi que son attachement constant à inscrire les questions de développement et de gouvernance en tête des priorités onusiennes. Nous nous réjouissons également de ses initiatives et autres actions constructives, visant à faire du système de l'ONU, la maison commune de l'humanité, le rassembleur et la conscience vive de ses Etats», a dit SM le Roi. Le Souverain a, d'autre part, appelé de ses vœux une nouvelle mondialité, juste, équitable et participative, une mondialité qui honore les humains. «Le Maroc, avec les pays du Sud et notamment ceux du continent africain, appelle de tous ses vœux une nouvelle mondialité, juste, équitable, participative, cohérente, durable et humaine, une mondialité dont l'épicentre est la personne humaine, une mondialité qui honore les humains, préserve leur fierté, proscrit les humiliations et les discriminations et élimine les causes de la pauvreté, l'exclusion et la marginalisation», a indiqué SM le Roi. Le Souverain a, d'autre part, appelé à veiller à l'éclosion de ce qu'on conviendrait d'appeler une «biodiversité de la globalisation», soulignant que les rôles des principaux espaces régionaux doivent être définis d'une manière plus rigoureuse. «Le partage d'une vision innovante sur les relations transatlantiques Sud-Sud, propres à rapprocher les ensembles régionaux de l'Afrique de ceux de l'Amérique Latine, est de nature à ouvrir de nouvelles perspectives pour le transfert de savoir-faire, annonçant ainsi une profonde recomposition des rapports de force politiques, des règles du jeu économique et des mouvements des idées», a ajouté SM le Roi. Le Maroc, a poursuivi le Souverain, a délibérément choisi la voie judicieuse qui conduit à l'intégration local-national-global souhaitée, rappelant le lancement, dès 2005, de l'Initiative Nationale pour le Développement Humain. «Cette Initiative est focalisée sur la satisfaction des besoins les plus concrets des individus et des communautés situées souvent dans les périphéries urbaines et les recoins les plus reculés des villages et des provinces du pays», a précisé le Souverain. «Nous avons adopté, pour son élaboration, une démarche concertée et inclusive, fondée sur la participation démocratique et la gouvernance de proximité. Elle s'appuie sur l'appropriation par les acteurs concernés des projets retenus par l'Initiative pour faire face aux déficits sociaux à travers des activités génératrices de revenus et créatrices d'emplois», a dit SM le Roi. « Nous avons, donc, bon espoir que votre conférence, a souligné le Souverain, examinera la possibilité d'une refonte des mécanismes globaux de la gouvernance mondiale, de sorte à conférer une position plus éminente aux ensembles régionaux, surtout ceux d'Afrique sur lesquels nous fondons nos espoirs en la matière. A cet égard, les régions en général et celles d'Afrique en particulier, doivent être considérées comme des partenaires à part entière de la mondialisation. Pour cela, il faut veiller à la mise en place des mécanismes nécessaires pour assurer la stabilité politique, promouvoir des échanges économiques empreints d'équité et faire prévaloir le respect des cultures et des identités régionales », a rappelé SM le Roi. « Un tel projet, pour se concrétiser, ne doit pas être perçu comme une énième directive émanant d'en haut, que ce soit de la part de pôles d'influence, de forces manifestes ou occultes, ou, parfois, de groupes d'intérêts et autres spéculateurs. Il convient, en revanche, de mettre en œuvre ce projet salutaire en le considérant comme un processus organique, politique et civilisationnel, à même d'assurer une paix durable par une volonté politique réelle, le droit à des échanges équilibrés et le respect de la diversité culturelle et cultuelle, a préciser SM le Roi.