Retour en force du Maroc sur la scène africaine. La réunion des experts de la lutte anti-terroriste des pays du G8, ayant lieu les 13 et 14 du mois courant à Bamako a vu la participation du royaume parmi d'autres pays invités. L'objectif étant de passer en revue toutes les scénarios afin de faire face à ce fléau qui frappe de plein fouet la zone Sahélo-Saharienne. La diplomatie algérienne qui semble groggy par la tenue de cette rencontre, n'a pas pu garder son sang froid et décide de boycotter les travaux de la réunion. Pour le Palais d'El Mouradia, il s'agit purement et simplement d'une ingérence dans la région, et que la lutte contre l'Aqmi est un dossier qui concerne uniquement les Etats qui jouxtent les frontières où s'active la branche d'Al-Qaïda. Pour certains experts, le prétexte avancé par l'Algérie relève de la tergiversation pur jus. En fait, Alger a souvent accusé l'armée malienne d'avoir montré une faiblisse dans sa guerre contre les terroristes. Une manière pour s'emparer des commandes de décision dans ce pays voisin. Pour d'autres experts, le conflit entre les deux pays est dû en premier lieu au changement de la position du Mali envers la question du Sahara marocain. Le pouvoir algérien veut lui faire payer le prix d'avoir gelé sa reconnaissance de la république fantoche(RASD), et interdire toute existence de représentation diplomatique sur son territoire. D'autant plus, les responsables et dirigeants de Bamako ont décidé de ne plus voter au sein de l'Onu en faveur du polisario ou entretenir des relations officielles avec ses dirigeants. D'où la question sur l'activation des terroristes dans le nord de Mali. D'ailleurs, l'un des kidnappeurs des cinq otages français est d'origine algérienne, alias Abdelhamid Abou Zaid, considéré comme « l'un des chefs les plus radicaux de l'Aqmi. » Reste à savoir, que nos voisins de l'Est ont toujours voulu faire cavalier seul dans le traitement du dossier du terrorisme, et ce en écartant le Maroc des réunions de la coalition anti-terrorisme comprenant outre l'Algérie, la Mauritanie, le Mali, la Libye, le Niger, le Tchad, le Burkina Faso. Faisant preuve de sa bonne volonté, le royaume, via son département des affaires étrangères, a manifesté à maintes reprises son vif intérêt pour une coopération de tous les pays de la région. Il est à souligner que lors de la réunion du Bamako, Mike Smith, directeur exécutif du comité contre le terrorisme à l'ONU, a appelé les Etats concernés à plus de coopération, tout en les exhortant à collaborer avec « des puissances en dehors de la région et aussi construire une confiance mutuelle ». Ainsi, l'Algérie n'a qu'à saisir le message.